Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a annoncé le recrutement de 10.000 jeunes en 2020 pour les opérations soutenues de reboisement. Le Sénégal se fixe le défi de restaurer deux millions d’hectares d’ici à 2030.
Les députés ont voté, samedi dernier, le budget du ministère de l’Environnement et du Développement durable. Il est arrêté à 25.375.562.412 FCfa pour 33.575.184.483 FCfa en autorisation d’engagement. Une priorité sera accordée à la restauration des écosystèmes dégradés. Ainsi, 10.000 jeunes seront engagés dans les opérations de reboisement de grande envergure. « L’Agence de la reforestation et de la Grande muraille verte va recruter 10.000 jeunes en 2020 pour les opérations de reboisement de grande envergure. Il est impératif que les populations accompagnent cette volonté du Chef de l’Etat », a lancé le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall.
Son département prévoit de reboiser une superficie égale à 200.000 hectares, chaque année. Mais l’atteinte de cet objectif exige de multiplier, par 20, la capacité annuelle de reboisement qui est de 10.000 hectares par an. « Nous voulons reboiser environ deux millions d’hectares, à l’horizon 2020. C’est un objectif réalisable, l’Ethiopie est parvenue à mettre en terre 353 millions d’arbres en un seul jour », a argumenté M. Sall.
Malgré les efforts, plus d’une dizaine de parlementaires ont déploré une absence de suivi. « Reboiser, c’est bien, mais c’est mieux d’assurer le suivi », a suggéré la députée Aminata Diao. Sidi Traoré a proposé d’exiger de chaque village de restaurer le couvert végétal sur au moins 50 hectares.
L’autre problématique abordée par les mandataires du peuple, ce sont les limites de la loi sur le péril plastique. Papa Sagna Mbaye ne peut pas comprendre que le Sénégal ne soit pas parvenu à éradiquer ce fléau, alors que le Rwanda ou encore la Mauritanie ont gagné la bataille contre ces déchets. « La solution, c’est d’agir directement sur les industriels responsables de la fabrication », a-t-il préconisé. Le ministre a assuré qu’un nouveau projet de loi sera bientôt déposé à l’Assemblée nationale. Les causes de l’inefficacité de la loi de 2015, sont, a-t-il expliqué, la difficulté pour des services de déterminer, à partir du toucher ou à vue d’œil, un sachet plastique d’une épaisseur inférieure à 30 micronages, et l’exclusion des gobelets et des sachets d’eau du champ d’application de la loi de 2015.
LUTTE CONTRE LA COUPE ABUSIVE DE BOIS : Les recettes contentieuses s’élèvent déjà à 721.318.025 FCfa
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a fait le point sur la lutte engagée contre la coupe abusive et le trafic de bois dans les régions méridionales du Sénégal, notamment à Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Il a révélé que 880 procès-verbaux ont été établis et 135 emprisonnements en 2019. Les recettes collectées de ces actes illégaux s’élèvent déjà à 721.318.025 FCfa. Tout compte fait, la bataille est loin d’être gagnée. « Nous avons interdit tout mouvement de camion qui transporte des bois, cette solution est en train de porter ses fruits », a assuré le ministre. I. SANE
CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Ambition de séquestrer 1,7 milliard de tonnes de carbone à l’horizon 2030
L’érosion côtière a été aussi un sujet de préoccupation. Le député Ousmane Sonko a fait part de son insatisfaction des options de lutte contre l’élévation du niveau de la mer, notamment à Saint-Louis. Par la suite, le député Moustapha Cissé Lô a rappelé que la brèche n’a pas été ouverte sous le régime du Président Macky Sall. Du reste, le Sénégal s’est inscrit dans l’élan global de réduction des émissions de gaz à effet de serre en élaborant sa Contribution déterminée nationale (Cdn). « Nous avons une ambition de séquestration de 1,7 giga tonne de carbone, c’est l’équivalent d’un 1,7 milliard de tonnes de carbone à l’horizon 2030 », a informé le ministre.
Idrissa SANE
Lesoleil