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Elzo Jamdong, l’élégance dans la démarche

Elzo Jamdong, l’élégance dans la démarche

Elzo Jamdong étale sa différence d’approche tout en cherchant à s’imposer avec un style tout particulier.

Rassurant et sage comme un « grand frère ». Tête bien faite dans un corps sain, malgré une obsession nutritive dans ses textes, Elzo Jamdong dégage l’incarnation d’un autre type de rappeur. Il sait rester élégant dans les échanges. L’homme parle calmement de manière posée, sur un ton naturel. Point de « jump ». C’est bien en jean et Tee Shirt casquette au style Tché Guevara, qu’il nous accueille. Il se trouve en cette après midi de mercredi dans ce qu’on pourrait appeler les « loges ». Un bureau lui sert de salle d’attente, le temps que ses fans finissent d’envahir le local, où doit se tenir d’un moment à l’autre la conférence de presse, en prélude de la sortie du premier album de l’artiste. Un opus nommé « Freengdoom » composé de 16 titres. Pour une première sortie, l’artiste a placé la barre très haute. L’album est en effet disponible sur des bracelets sous forme de clé usb avec 4 go de mémoire contenant les 16 morceaux. « Ton album est dans les bacs? Le mien est sur les poignets », se targue le rappeur sur sa page facebook. Elzo veut évoluer dans son art. Il est parti d’un rap qui respecte scrupuleusement les règles pour aboutir à un style qui se rapproche de plus en plus de la variété. Cela ne le dénature en rien. Il a su innover et proposer quelque chose de différent. Il est prêt à redorer le blason d’un rap devenu souvent trop commercial, tout en maniant les mots avec la manière, et ce pour le plus grand bien de cet art. « J’aime prendre des risques dans le sens positifs du terme. Cette donne m’amène à souvent explorer de nouvelles approches musicales », note t-il

Un cursus scolaire honorable

Avant de rapper, Elzo Jamdong a suivi un cursus scalaire, on ne peut plus honorable. Il naquit en centre ville au quartier Plateau en 1987. Aprés son baccalauréat, il décide d’aller poursuivre ses études en France. Là, il obtient sa licence en Langues Etrangères Appliquées, ce qui lui permet de parler à l’aise autant l’anglais que l’Espagnol. Puis, il passe son Master en commerce International. Une fois le cursus universitaire bouclé, le jeunot s’essaie dans les bureaux. «J’ai six mois durant travaillé dans une entreprise. Mais, le bureau ça ne me dit pas trop. J’ai donc vite fait de retourner à mes premiers amours, pousser la chansonnette ». Des goûts et des couleurs, on ne discute pas ! D’autant que le jeunot a déjà rempli sa part du marché. En effet coté famille, on lui avait bien intimé l’ordre de boucler d’abord ses études, avant de choisir librement sa voie.

Une approche différente

Côté rap, il ne s’aligne pas forcement dans les rangs des blancs-becs de sa génération. Il adore jouer aux paroles « conscientes ». Sa voix le rend crédible. Pourtant, dans le milieu du rap, quand on est gentil et qu’on fait de la variété, on est parfois mal considéré. Ce renoi foncé est sans complexe. Aux antipodes des convenances, il impose en finesse son rap, laissant vibrer à l’infini. Clair de teint, mais également d’esprit, il bannit la mélancolique attitude. Enragé et engagé si nécessaire, « son rap vient de ses entrailles », mais il refuse de se faire médiatiser, juste parce qu’il a clashé untel ou un autre. Il préfère mériter son succès, en déclamant des kilomètres « de phrases intelligentes ». C’est bien aussi. « A l’heure actuelle, je ne vois pas un rappeur qui vaille la peine que je perde des heures à écrire un texte, puis aller poser ma voix dessus, dans le seul but de le « clasher ». Mes priorités sont ailleurs », fait t-il savoir.

Rap business

Se contenter de faire du rap serait-il surfait ? Depuis quelques années déjà, les rappeurs outre-Atlantique ne se limitent plus à pousser la chansonnette, mais brillent également dans le monde de l’entreprise. « L’artiste quelque soit son registre doit être en mesure de vivre de son art. Nous mettrons toutes les chances de notre coté pour pouvoir licitement gagner des revenus, tout en nous adonnant ce que nous aimons », souligne Elzo… vivre de sa passion en d’autres termes. Il s’y est déjà mis. Elzo dispose de son propre label. Il confectionne des Tee-shirt, casquettes et autres. Bien que réclamant sa différence d’approche et sa façon parfois distincte de composer ses sons, Elzo ne veut pas pour autant s’instaurer en donneur de leçons. «L’artiste est par essence libre. Je me refuse des lors de m’enfermer dans un style que ce soit ». Dans son premier album, Elzo s’est juste contenté de faire deux featrings. Il a chanté en compagnie de Dip et un autre artiste venu des Usa. Dans ce dernier, il évoque les réalités des banlieues du monde. « Selon lui, les galères sont partout pareilles, quelque soit le pays, les jeunes sont souvent confrontés aux mêmes problèmes ».

Lesoleil


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