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Salafisme : l’Arabie Saoudite coupe la racine du mal. A nous de nous occuper de ses branches. (Par Seydi Aly Abdoullah Niass)

Salafisme : l’Arabie Saoudite coupe la racine du mal. A nous de nous occuper de ses branches. (Par Seydi Aly Abdoullah Niass)


Les excuses de M. Ayed al-Qarni au nom de ses collègues du renouveau
religieux et sa reconnaissance de l’immense préjudice causé par le salafisme
wahhabite durant des décennies contre l’Islam et les musulmans en disent long
sur la fin de règne du courant wahabite qui s’est inéluctablement mis sur une
pente plus que descendante. Ces excuses de Ayed Al Qarni aux allures d’un
aveu d’échec et d’impuissance viennent à un moment où de nombreux
observateurs s'accordent pour dire que le soi-disant Réveil religieux inventé et
créé à la fin des années 1970, n’était qu’une réaction à la révolution iranienne
menée par l'Imam Ayatullah Khomeiny (1902-1989).

Le Salafisme, source d’une instabilité mondiale

Le salafisme sous toutes ses formes, en ses trois entités, à savoir le salafisme
prosélytique, le salafisme politique et le salafisme jihadiste, menacent de part
et d’autre du globe la sécurité et la stabilité de nombreux pays du monde, en
particulier en Afrique de l’Ouest où le Mouvement Ansardine, le MUJAO au
Mali voisin, le Mouvement des Almoravides, le Boko Haram et le mouvement
des Shabab en Somalie, le DAESH partagent tous un dénominateur commun. Ils
partagent tous le même terreau idéologique et tirent leur inspiration d’Ibn
Taymiya (mort en 1328) et du dépositaire de son héritage, Ibn Qayyim al-
Jawziyyah (mort en 1350). À leur suite, d’autres savants, de la même école ont
activement œuvré pour la propagation de cette idéologie extrémiste, tel que
Muhammad Ibn Abd Al-Wahhab (1703- 1792).

L’assertion selon laquelle tous les courants salafistes utilisent le même procédé
et la même référence doctrinale n’est plus à démontrer. Cette base doctrinale
tintée d’une grosse dose de modernité, en complicité avec ses relais saoudiens
ou les tenants de l’Ecole dite des Frères Musulmans. Les tenant de ce courant
salafiste justifient leurs forfaits et autres actes de violences terroristes par des
édits et autres fatwas qu’usent et abusent les théologiens et théoriciens de
cette école.

Pourtant, ils prônent un soi-disant retour aux sources. Mais qu’est-ce que
l’Islam des premiers jours a en commun avec le nihilisme de ces gens qui tuent
sans froid et à tout bout de champ ? Ils prennent comme cibles d’honnêtes
citoyens innocents, n’'épargnant même pas leurs coreligionnaires.
Force est de constater que le salafisme wahhabite a subi un coup fatal lorsque
l’Arabie Saoudite a pris la décision d’arrêter tout mouvement financier en
provenance de son territoire destiné à ces mouvements. Le Royaume saoudien
leur a retiré aussi tout soutien moral. Cette nouvelle ligne adoptée par l’Arabie
Saoudite est encore plus édifiante quand elle a décidé de mettre aux arrêts bon
nombre de ténors du Salafisme saoudien. Comme rattrapées par la dure
réalité, les autorités saoudiennes ont décidé de ne plus être sourdes aux
sirènes de la vérité historique, déclarant solennellement qu’elles souhaitent
retourner à un Islam du juste milieu fait d’ouverture et de tolérance.
Soucieuse de sa jeunesse qu’elle compte placer sur une bien meilleure
perspective, l’Arabie Saoudite dit qu’elle mettra tous les moyens pour protéger
sa branche juvénile qui constitue plus de 70 % de sa population contre le fléau
venant des mouvements extrémistes qui provoquent un lot de conséquence
sans appel : une image écornée de l’Islam, des musulmans pointés du doigt,
une suspicion généralisée et des accusations tous azimuts. Pour Djeddah, ces
mouvements extrémistes déforment l’image de la religion islamique et
l'éloignent de ses véritables objectifs basés sur la tolérance, la miséricorde, la
paix, l’entraide et l’amour de son prochain.

Pour y arriver, l’Arabie saoudite a introduit d’importantes modifications dans
son système d’éducation religieuse. L’opération ‘’Retour aux sources’’ est plus
que jamais enclenchée. Désormais, l’on ne peut plus continuer à enseigner aux
élèves à bas âge que toute personne qui ne partage pas les idéaux du
Wahabisme serait un mécréant.

Nul doute que les ténors du salafisme au niveau local sont bien au courant de
ces profonds changements qui s’opèrent dans le premier bastion du
Wahabisme depuis l’accession au trône du Roi Salaman et son Prince héritier,
Mouhamed Bin Salmane, le très branché MBS. Les wahabites savent mieux que
quiconque que cette idéologie qui prône le meurtre et la violence n’a aucun
avenir dans le monde d’aujourd’hui. D’où la nécessité pour les pouvoirs publics
locaux de prendre à bras le corps le phénomène en multipliant les efforts en
matière de lutte contre le terrorisme car cette nouvelle donne poussera
nombre d’acteurs qui militaient jusqu’ici dans le courant salafiste dans des

stratégies multiples de dissimulation par réflexe de survie. Toute tentative de
reconversion notamment dans le domaine politique ou dans les mouvements
sociaux devraient pousser les autorités à l’extrême prudence.
Le champ politique qui était considéré comme ‘’Haram’’ et complètement
banni par l’Islam selon les porte-étendards du courant salafiste, constituerait
sans nul doute un terrain propice à une possible reconversion d’où la nécessité
voire l’obligation à multiplier les appels de vœux invitant à une extrême
prudence.

Ce changement de paradigme liée à l’extinction du wahhabisme sur le plan
international doit donc être apprécié à l’aune de la transposition de ses idéaux
et valeurs sur le plan politique et ou social par certains de ses adeptes au
niveau national dont le rêve est de trôner sur le Sénégal. D’où la nécessité de se
saisir de la question dans ses dimensions politique, géostratégique et
sécuritaire en prenant les mesures idoines afin d’anticiper et anéantir toute
volonté de saper l’unité et la stabilité nationale par quelques organisations
d’inspiration wahhabite que ce soient.

Seydi Aly Abdoullah Niass, dit Serigne


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