Contre toute attente, le Parti démocratique sénégalais n’a pas voté contre le projet de loi sur la suppression du poste de Premier ministre soumis à l’Assemblée nationale samedi dernier.
Les députés de la formation libérale ont opté pour l’abstention, même si dans les débats, Cheikh Mbacké Bara Doly et ses collègues du Groupe Liberté et Démocratie n’ont pas fait de cadeau à la majorité.
Mais cette position, incompréhensible aux yeux de certains observateurs n’en est pas moins logique, eu égard à celle adoptée depuis la présidentielle par le Pape du Sopi.
Initialement favorable au sabotage du scrutin du 24 février, Abdoulaye Wade a changé de position après un aller-retour à Conakry où, comme le révélait Dakaractu, il s’est entretenu au téléphone avec Macky Sall et des accords dont la finalité devrait être le retour d’exil de Karim Wade.
À la suite de ces discussions, le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais a renoncé à son plan de casse des bureaux de vote, pour ne pas dire qu’il a mis de l’eau dans son jus de bissap.
Le Parti démocratique sénégalais s’est depuis lors emmuré dans un silence assourdissant. Très loquace lors de l’installation de Commission d’enquête sur les 94 milliards du titre foncier 1451/R, le président du Groupe Parlementaire Liberté et démocratie, était méconnaissable le 4 mai dernier.
Serigne Cheikh Mbacké Bara Doly, puisqu’il s’agit de lui, a laissé son jeune frère aller au charbon et ne s’est exprimé qu’une seule fois. Certes il a dénoncé l’esprit de la loi, mais n’a pas jugé opportun d’entreprendre des démarches pour ralentir les travaux.
Sa collègue, Mame Diarra Fam, a préféré “laisser” la majorité “dérouler” sous le prétexte qu’”ils sont “lassés de se battre pour un peuple visiblement heureux de son sort”.
Mais ne seraient-ils pas, en vérité, en train d’observer une certaine pause, le temps de voir ce que les “négociations” entre Wade père et son ancien élève vont donner ?