L’honorable députée Aïda Mbodj a tenu ce samedi 4 mai à l’hémicycle un discours poignant devant ses pairs qui actuellement procèdent au vote du projet de loi relatif à la suppression du poste de Premier ministre du Sénégal. La représentante du peuple a invité ses collègues à ne pas endosser la responsabilité historique et par conséquent à être complice de ce qu’elle considère comme étant « un gave recul démocratique ». À l’en croire, au-delà de la suppression du poste de Premier ministre qui est un organe constitutionnel, le vote du cette loi aura aussi comme corolaire « la fragilisation de l’Assemblée Nationale, la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme (NDLR : Président de la république) ». Avant de poursuivre en ces termes : « Le rôle dévolu à l’Assemblée nationale de contrôler l’action du gouvernement et d’évaluer les politiques publiques sera vidé de sa substance même si elle dispose de motifs valables et suffisants pour démettre le gouvernement ».
Aïda Mbodj soutient que cette loi n’a qu’une seule finalité : « dépouiller notre auguste assemblée de certaines de ses prérogatives pour renforcer celles du Chef de l’État ». Suffisant pour la dame de fer d’interpeller ses collègues à faire preuve de bon sens et de rejeter purement et simplement cette loi qui n’a qu’un objectif principal : réduire l’Assemblée Nationale à sa plus simple expression.