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KOLDA : À la découverte de la mare aux crocodiles de Dialambéré, un patrimoine sérieusement menacé.

KOLDA : À la découverte de la mare aux crocodiles de Dialambéré, un patrimoine sérieusement menacé.

La mare aux crocodiles de la commune de Dialambéré est sérieusement menacée aujourd’hui et si rien n’est fait, elle risque de disparaître. Cette commune située à l’est de Kolda à 50 km environ, est aujourd’hui reconnue grâce à deux choses : l’exploitation illégale et frauduleuse de son massif forestier de Kandiatore et sa célèbre mare aux crocodiles qui est de plus en plus menacée.
Par ailleurs, en dehors des problèmes d’exploitation et de trafic illégal de bois d’œuvre du massif forestier de Dialambéré, d’autres non moins importants peuvent aussi être notés, particulièrement l’assèchement prématuré et l’ensablement des mares temporaires où vivent des espèces rares et très menacés, à savoir les crocodiles. 
Malheureusement, les données de recherche manquent sérieusement sur leur type ou catégorie, leur effectif, leurs habitats favoris, sur leur régime alimentaire, sur les menaces réelles qui pèsent sur elles et sur les mesures de conservation locale de ces espèces. D’où l’importance d’entreprendre dans les plus brefs délais des études scientifiques spécifiques pour apporter des réponses précises sur toutes ces questions soulevées plus haut. 
Toutefois, le seul fait que ces crocodiles de Dialambéré soient inscrits sur la Liste Rouge de l’UICN peut être une raison suffisante pour démarcher le classement du site où ils vivent parmi les aires protégées du pays concerné. Enfin, la zone où se trouve la mare aux crocodiles de Dialambéré fait également face à d’autres menaces qui risquent d’accélérer la disparition définitive de ces espèces animales dans cette partie du Sénégal. L’extraction massive et abusive de sable au niveau des carrières proches de la mare, la chasse illégale, la multiplication des feux de brousse sont entre autres les menaces les plus tenaces qui pèsent sur les crocodiles de Dialambéré

Ces deux problématiques environnementales continuent de susciter des débats et, surtout, des actions de la part des autorités locales allant dans le sens de stopper la dégradation de cette biodiversité menacée. 
Mais si les deux problèmes inquiètent fortement les autorités locales, celui lié au trafic illégal et excessif de bois d’œuvre l’est encore plus puisqu’il est au-delà du niveau communal pour un problème régional, voire national. En effet, les ressources végétales, déjà fortement atteintes par la péjoration climatique qui se caractérise, notamment, par une diminution globale des précipitations de ces dernières décennies, sont d’autre part, surexploitées et de façon frauduleuse par généralement des exploitants étrangers qui travaillent en parfaite en complicités avec des autochtones. 
La proximité de Dialambéré aux frontières de la Gambie et de la Guinée est un problème qui contribue à renforcer le trafic de bois de qualité (venn, dimb et linké). Les tonnes de bois exploitées et transportées vers ces deux pays voisins du Sénégal est inestimable et difficile à calculer avec exactitude car les moyens (logistiques, techniques et humains) de suivre ce trafic illégal sont largement insuffisants. 
Seule une implication massive et volontaire des communautés autochtones de Dialambéré peut aujourd’hui aider à éradiquer ce problème d’exploitation frauduleuse du seul massif forestier de la localité dont une grande majorité de la population dépend. Et surtout développer l’écotourisme et l’emploi par la réhabilitation de la mare aux crocodiles qui souffre du fait du changement climatique.


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