L’humanité se trouve aujourd’hui sous l’influence de trois phénomènes nouveaux : la mondialisation, l’accélération des découvertes scientifiques et technologiques, et les progrès fulgurants dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Ces trois phénomènes interagissent et se renforcentmutuellement. Ainsi, l’inclusion véritable d’un pays dans le concert mondial se jauge directement au degré de prise en compte dans sa stratégie de développement de ces réalités nouvelles. Ceci est valable pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) contribuent en effet à augmenter la productivité des entreprises, et partant le potentiel de croissance de l’économie. Elles peuvent également être combinées avec les découvertes scientifiques et technologiques pour donner à ces dernières plus d’efficacité et plus de possibilités (c’est le cas de la télé-médecine). Elles permettent enfin aux citoyens du monde d’étudier à distance et d’élargir leurs connaissances, de faire leurs achats en ligne et de communiquer entre eux.
Mais il s’agit plus que de cela : les TIC exercent un effet systémique sur leur environnement, en ce qu’elles modifient profondément le jeu économique et créent des opportunités nouvelles insoupçonnées, justifiant la désignation de » nouvelle économie » qui leur sont attachées. A la fracture sociale, que l’on constate entre ceux qui ont accès au savoir et aux richesses d’une part, et ceux qui en sont dépourvus de l’autre, se superpose désormais une fracture numérique, de plus grande ampleur, séparant les nations qui produisent les contenus technologiques et culturels et celles qui se limitent à les consommer voire qui les ignorent.
Pour des raisons de nature différente, l’Afrique, notre continent, a raté les révolutions technologiques et industrielles des trois siècles passés. Ceci ne constitue pas un handicap insurmontable, puisque des pays, sous d’autres cieux (particulièrement en Asie de l’Est), ont démontré que le rattrapage technologique et économique ( » catch up « ) peut se faire en quelque…