Le procès du double meurtre de Médinatoul Salam s’est poursuivi ce lundi devant la chambre criminelle du TGI de Mbour, avec les plaidoiries de la partie civile. Me Khassimou Touré, ténor du barreau, a pris la parole en dernier pour tenter de prouver que « le drame n’était pas un accident ».
La prestation de Me Khassimou Touré a éclipsé toutes les autres. En moins d’une heure, le conseil a passé le dossier au peigne fin, réuni les éléments et balayé les précédentes objections des accusés. « La légitime défense et l’excuse de provocation ne sont en aucun cas applicables dans cette affaire. Cela ne peut pas prospérer. Il y a bel et bien préméditation. Le meurtre est prémédité. Cheikh Béthio a donné des instructions. Il était au courant de tout », a plaidé l’avocat de la partie civile.
Il est convaincu que dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, « c’est clair qu’il ne peut y avoir en l’espèce de disqualification en coup mortel ». « La démence serait même une circonstance aggravante dans la commission du meurtre de Bara Sow », a-t-il ajouté. Le conseil, qui a décrit les accusés « pris au piège de leurs mensonges », a demandé à la Chambre d’accusation de ne pas considérer leurs déclarations.
Pour lui, les témoignages des mis en cause ne sont pas crédibles. Les accusés ont changé de version des événements, dit-il, au cours du procès et l’avocat de la partie civile a eu beau jeu de rappeler que Serigne Khadim Seck a commencé par plaider la légitime défense avant d’expliquer avoir tiré par mégarde.
Il a dressé la liste des « non-dits » des disciples de Béthio Thioune en citant notamment les témoignages de Matar Sow, Thié Yacine Thiam et Soxna Aïda Diallo, qui disaient avoir entendu des cris avant les coups de feu.