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Macron veut créer une « journée de commémoration » du génocide rwandais

Macron veut créer une « journée de commémoration » du génocide rwandais

Alors que le Rwanda commémore dimanche les débuts du génocide de 1994, au cours duquel au moins 800.000 personnes, essentiellement des Tutsi, avaient péri en cent jours de massacres, le président français Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire du 7 avril « une journée de commémoration du génocide des Tutsi ». Le jeune président n’est pas lui-même présent à Kigali, au contraire du Premier ministre belge Charles Michel, entre autres.

« Le président de la République salue le travail de mémoire conduit par les rescapés et a souhaité que la date du 7 avril soit désormais une journée de commémoration du génocide des Tutsi », selon un communiqué de la présidence française. Il « exprime sa solidarité avec le peuple rwandais et sa compassion à l’égard des victimes et de leurs familles ». 

Officiellement, le président français, également invité par la présidence de Paul Kagame, a décliné l’invitation aux commémorations pour des raisons d’agenda. Son absence est une déception pour les Rwandais, qui espéraient le voir exprimer des excuses de la France pour son rôle en 1994. La France est accusée par le pouvoir rwandais d’avoir été complice du régime hutu responsable du génocide, voire d’avoir pris une part active aux massacres, ce qu’elle a toujours nié. La polémique empoisonne depuis des années les relations entre les deux pays. 

« Représentant personnel »
Le chef de l’État a envoyé dimanche à Kigali un « représentant personnel » pour les commémorations, le député LREM Hervé Berville. L’élu de 29 ans est lui-même un orphelin tutsi adopté en France en 1994. En orphelinat à Kigali dès avant le début du génocide, il avait été évacué avec son frère aux premiers jours et adopté à l’âge de 4 ans par une famille de Pluduno, un village de Bretagne, dans l’ouest de la France. Il n’est revenu qu’en 2015 au Rwanda, où une partie de sa famille d’origine a été décimée durant le conflit. « Le Rwanda est une partie importante, en tout cas première dans ma vie, et donc c’est à la fois une fierté et aussi une grande responsabilité de m’y rendre pour représenter la France », avait déclaré le jeune homme à la radio RFI.

Commission spéciale
Le président Macron a quant à lui reçu vendredi au palais présidentiel des représentants d’Ibuka France, association de soutien aux victimes et rescapés du génocide. Il a annoncé la mise en place d’une commission d’historiens et chercheurs afin de faire la lumière sur le rôle controversé de Paris dans cette tragédie. Cette commission aura accès à « toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994 ».


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