L’élève Saër Kébé comparait actuellement devant la chambre criminelle spéciale pour activité terroriste et apologie du terrorisme présumées. Des faits que l’accusé a nié. Vêtu d’une jelabah de couleur blanche, Saër Kébé s’est dit “contre le terrorisme”.
Sur les circonstances dans lesquelles il a posté au moins trois messages dans la journée du 24 avril 2015 pour menacer d’attaques terroristes les États-Unis et Israël, il a affirmé avoir été chargé de faire un exposé sur le rôle des États-Unis dans le conflit israélo-palestinien. “Je devais faire l’exposé le lundi. Ainsi, je me suis rendu sur Internet pour les besoins de ce travail. Sur ces entrefaites, je suis tombé sur des images de femmes enceintes et d’enfants qui sont tués de manière atroce. J’ai été troublé”, argue le jeune militant de la cause palestinienne.
Il a cependant nié vouloir s’en prendre aux intérêts des Etats-Unis et d’Israël au Sénégal. “Les commentaires, je les ai faits par ignorance”, a-t-il voulu faire croire. Des arguments qui ne convainquent pas le juge Massamba Sène. “Ne nous faites pas croire que vous ne suivez pas l’actualité internationale”, a-t-il tenté d’acculer l’accusé. Question à laquelle Saër Kébé a répondu : “Je ne suis pas régulièrement l’actualité internationale”.
Le juge revient à la charge pour savoir si l’accusé tentait d’intimider les nations américaines et israéliennes à travers ses posts. “Je ne visais rien. Je ne voulais intimider personne”, réfute Saër Kébé qui reconnait finalement avoir “voulu dénoncer une injustice”.
S’agissant de la raison du commentaire posté sur la page de West Africa Democracy Radio, l’accusé dément avoir voulu revendiquer un attentat qui devait être perpétré en mai 2015. Dans le même ordre d’idées, Saër Kébé réfute l’accusation selon laquelle, il était en collusion avec d’autres personnes dans un cadre dénommé “les révolutionnaires”.
Il a par ailleurs révélé être un ancien membre du Mouvement des moustarchidine wal Moustarchidaty. “C’est un mouvement qui ne prône pas le radicalisme”, lui rappelle le juge Massamba Sène. Ce que confirmera l’accusé qui avoue avoir commis une erreur. « Mes études ont été compromises et ma famille a trop souffert », regrette l’accusé.