Les élèves du lycée Ahoune Sané, fâchés et courroucés, décrètent une grève et réclament le retour de leur Proviseur, de leur Censeur et de leur Bibliothécaire dans leur établissement public.
C’est presque tout le système éducatif de la commune de Bignona qui a été hier, paralysé par les élèves du lycée Ahoune Sané de Bignona. Des élèves qui ont suspendu leurs cours avant de décréter 72 heures de grève non renouvelables. Des élèves très remontés contre la décision administrative de l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor et qui réclament le retour de leur Proviseur, de leur Censeur et de leur Bibliothécaire dans leur établissement scolaire. Ces élèves, dans leur marche pacifique, arborant des brassards rouges, ont délogé leurs collègues des collèges d’enseignements moyens et des collèges privés de la commune. La situation étant loin de revenir à la normale, d’après certains professeurs.
«C’est la responsabilité de l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor qui est engagée dans ce scandale.»
«Nous ne pouvons que déplorer cette situation malheureuse qui a fini de miner l’école sénégalaise. L’école qui appartient à toute la communauté, doit être soustraite des affaires politiques. Par conséquent, nous dénonçons avec la dernière énergie ce qui vient de se passer dans le lycée Ahoune Sané de Bignona. Nous sommes formels et nous disons que c’est la responsabilité de l’Inspecteur d’académie de Siaka Goudiaby qui est engagée. Parce que ces sont des évaluations standardisées qui dépendent de l’Inspection d’académie et qui sont coordonnées par l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor. Par conséquent, M. Goudiaby devait être très vigilent. S’il y a aujourd’hui des personnes à sanctionner, nous pensons que les premières têtes à couper doivent venir du haut niveau. On n’a pas le droit de sanctionner des lampions. Dans cette chaîne là, le Proviseur du lycée, le surveillant, le censeur et les professeurs sont, au contraire, les derniers maillons de la chaîne. Si nous voulons donner par conséquent le bon exemple dans ce pays, pour que de telles fautes graves ne se reproduisent plus, on doit sanctionner les grands responsables. Comme le disent les Wolof, dans cette affaire, on n’a fait du «Coumba ame Ndéye, Coumba amoule Ndéye». Nous demandons au ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam de prendre toutes ses responsabilités pour un approfondissement de l’enquête afin que les plus hauts responsables puissent être sanctionnés. L’enquête doit aller jusqu’au bout. D’ailleurs, on a l’habitude de sanctionner de pauvres enseignants dans de tels cas. Nous en tant que organisation syndicale, et au niveau du G6, dés la semaine prochaine, nous allons en discuter pour voir la conduite à tenir à savoir l’attitude à prendre. De manière responsable, s’il est avéré que nos camarades sont fautifs, nous allons les accompagner et nous allons effectivement prendre acte. Mais s’il est aussi avéré que l’administration est en train de protéger certaines personnes, nous ne l’accepterons pas. Nous allons interpeller le ministre de l’Education et toutes les autorités du pays car, la faute est grave», a dit Abdou Faty.
Pour rappel, ce scandale dans le secteur de l’éducation à Bignona et plus exactement dans le lycée d’Ahoune Sané est provoqué par la découverte des épreuves de français des élèves en classe de seconde L. Des examens qui comportaient la mention «Coalition Sonko Président». Le Proviseur, le Censeur et le Bibliothécaire du lycée Ahoune Sané ont été tous relevés de leurs fonctions. Un gros scandale qui continue encore d’éclabousser le milieu éducatif de la région sud du pays.