Après une semaine de campagne, tous les candidats ont eu l’occasion d’exposer le cœur de leur programme. Et force est de constater que les débats laissent bien peu de place aux sujets consacrés aux enjeux colossaux du numérique. Tous les secteurs de la vie économique et sociale sont pourtant directement impactés par le numérique, mais cela ne semble guère intéresserles prétendants à la présidence de la République dans la campagne électorale.
Parcourez les fils d’actualité, ouvrez un journal, allumez la télé ou la radio… Partout, vous retrouverez les thèmes jugés incontournables de l’électionprésidentielle: gouvernance démocratique, réforme de la justice, secteur privé nationale, infrastructures, pétrole et gaz… Autant de thèmes qui monopolisent le débat politique – à la mesure de leur importance dans notre quotidien, certes, mais au détriment d’autres sujets pourtant cruciaux du monde qui se construit.
Parmi eux, le numérique, délaissé dans les débats, les émissions, meetings et autres interviews que nous livrent quotidiennement les médias et les candidats alors que le Sénégal est dans la pauvreté numérique.
Le Sénégal, qui ne cesse d’être épinglé par les institutions internationales pour son retard dans le numérique, est toujours à la traîne. Pire encore, il recule depuis 2012. En effet, de la 124e place en 2012, le Sénégal dégringole à la 142e place en 2017 selon l’indice de développement des TIC de L’Union internationale des télécommunications (UIT).
Ce recul, les sénégalais le vivent au quotidien par une mauvaise qualité de service quand il est accessible, des tarifs encore élevés et toutes les entreprises du numérique plombés dans leur potentiel de croissance.
Au regard de ce constat, que de défis numériques à relever: défide l’aménagement numérique du territoire, l’éducation, la santé, le défi économique, culturel et sécuritaire en plus du défi de nos droits et libertés fondamentales et démocratique.
A l’examen des programmes publiés, trois des cinq candidats (Idrissa Seck, Macky Sall, Ousmane Sonko) ont clairement accordé un peu plus de soin au volet numérique de leur projet. Ils intègrent dans leur vision de l’avenir du Sénégal, les enjeux de la transformation numérique de l’économie et de la société.
Par contre, au jeu du moins-disant, c’est sans l’ombre d’un doute Madické Niang qui mérite la palme, suivi de Issa Sall.
Madické NIANG, «DIAM AK KHEWEUL»: UN PROGRAMME VIDE, AUCUNE PROPOSITION
A l’évidence, là où la société s’est emparée des outils numériques, le candidat Madické Niang reste en retard.Aucune proposition au moment où des réponses sont nécessaires aux défis numériques du Sénégal.
Les enjeux du numérique, qu’ils soient économiques ou sociétaux, semblent complètement passer au-dessus de la tête du candidat Madické Niang.
Issa SALL, «VISION DU PUR 100»: UN PROGRAMME PRESQUE VIDE
Le numérique est à peine mentionné dans son programme, le candidat Issa Sall se contente de deux mesurettes imprécises disséminées dans une longue série de 100 propositions.
Le numérique, dernière roue de la carrosse de ce programme est porté par le candidat Issa Sall, Docteur en Sciences Informatiques.
Aucune proposition concrète, juste deux lignes succinctes et floues:
- Utilisation des TICs.
- Promotion de l’économie numérique.
Idrissa SECK «VISION 1-3-15-45»…