Les boulangers se sentent être au bout du rouleau. Ils pourraient même fermer leurs entreprises si le prix du sac de farine continue de leur être cédé à 16.700 de francs au lieu de 13200 francs comme initialement fixé.
Les décisions issues des assises de la boulangerie tenues en 2017 ne sont pas appliquées. C’est ce que soutient la section de Mbour de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs). Une réaction qui fait suite à la hausse survenue sur le prix du sac de farine qui est passé de 13.200 frs à 16.700 de francs.
Face à cette augmentation, les boulangers de Mbour parlent de « deal » orchestré par l’Etat et les meuniers sur le dos de leur corporation. Conséquence : ils menacent d’appliquer une hausse sur le prix de la baguette de pain pour la faire passer de 150 à 200 francs si le prix de la farine n’est pas revu à la baisse dans les meilleurs délais. Ils exigent enfin une meilleure prise en compte de leurs préoccupations par l’Etat.
Les boulangers se sentent être au bout du rouleau. Ils pourraient même fermer leurs entreprises si le prix du sac de farine continue de leur être cédé à 16.700 de francs au lieu de 13200 francs comme initialement fixé. C’est une menace à peine voilée. Selon les membres de la fédération départementale des boulangers de Mbour, l’Etat, en complicité avec les meuniers, les a roulés dans la farine. Cette hausse du prix de la farine n’est ni plus ni moins, pour eux, qu’une violation flagrante des conclusions des assises de la boulangerie tenues en décembre 2017. « Depuis plus d’une décennie, le monde de la boulangerie traverse une crise sans pareille qui a eu pour conséquence la fermeture de beaucoup de boulangeries à Mbour et dans le reste de notre pays. Les autorités en sont bien conscientes et c’est ce qui a valu l’organisation des assises de la boulangerie en décembre 2017 à Dakar », a rappelé Isidore Dione, le secrétaire général de la section de Mbour de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs).
« A l’issue du discours du ministre, une baisse du prix de la farine devait intervenir dans l’attente d’une application rigoureuse es conclusions des assises. En même temps, le ministre avait promis une étroite collaboration entre ses services, les boulangers et les meuniers, de telle sorte qu’aucune décision ne puisse être prise à l’avenir en l’absence de l’une des parties prenantes » a ajouté Isidore Dione.
« A la grande surprise des boulangers, l’Etat et meuniers se sont ligués pour faire passer le prix du sac de farine de 13.200 à 16.700 francs, ce qui constitue une violation flagrante des assises de la boulangerie », a soutenu le porte-parole des boulangers de la capitale de la Petite Côte à travers la déclaration lue devant la presse lors de la réunion de crise tenue samedi dernier dans la salle des délibérations de l’hôtel de ville. Isidore Dione estime sans sourciller que ses collègues sont « dans l’impossibilité de travailler dans ces conditions ». C’est pourquoi, ils condamnent ce qu’ils appellent « le laxisme de l’Etat face aux problèmes des boulangers et la prise à part des meuniers au détriment des boulangers ».
Tout de même, les professionnels du pain, dans leur souhait de continuer de fournir aux consommateurs un produit de qualité dans les conditions requises, ont proposé trois formats de pains : Un pain de 190 grammes à 150 francs, une baguette de 125 grammes à 100 francs, une miche de 250 grammes à 200 francs. Face à cette situation tendue, les boulangers ont brandi trois exigences : de nouveaux pourparlers entre l’Etat, les meuniers et les boulangers pour une baisse systématique du prix de la farine ; l’application immédiate des conclusions des assises, une meilleure prise compte de leur profession.