M. K. Diallo, menuisier, et A. Sow, pêcheur, comparaissent devant le tribunal de grande instance de Mbour pour une tentative de viol particulièrement brutale sur une jeune femme de 26 ans. Le procureur a requis dix ans de prison ferme à leur encontre, qualifiant ces faits « d’actes de barbaries ».
Le drame s’est déroulé le 25 octobre dernier dans le quartier de Darou Salam à Mbour. A.L., une étudiante qui rentrait chez elle, a été la victime d’une agression violente. Après avoir tenté de l’attraper par le bras avec une habileté simulée pour l’amener plus loin, A. Sow et M. K. Diallo l’auraient contrainte à entrer dans une maison abandonnée. Selon la jeune femme, ils l’ont immobilisée, ont essayé de la déshabiller et ont tenté de la violer.
La victime a résisté en criant. Pour la faire taire, M. K. Diallo aurait tenté de lui planter un couteau pour la contraindre. A. L. a réussi à se réfugier dans une chambre. Commence alors un calvaire de plusieurs heures. Les deux hommes la déshabillent de force, la bâillonnent et la jettent sur un lit.
La frustration qui se transforme en violence
Selon l’agresseur, A. Sow, tenté de justifier leur acte, la jeune femme les aurait « excité », mais la victime maintient une autre version : « Je n’ai même pas réussi à les repousser. Ils m’ont frappée lorsque j’ai refusé de me déshabiller. »
Les mis en cause ont même tenté de forcer la jeune femme à consommer de l’alcool pour la désinhiber, mais elle a résisté. Indemnisés et embarrassés par leur propre échec, ils ont tenté de négocier sa liberté.
Rentrant chez elle en sang et choquée, la jeune femme alerte des voisins, affolés par les cris étouffés de la victime. Ces derniers contactent immédiatement la police urbaine de Diamniadio qui intervient rapidement sur les lieux. Les forces de l’ordre libèrent A. L. et procèdent à l’interpellation des deux agresseurs. Condamné d’urgence à être jugé, A. Sow tente de rejeter les responsabilités sur M.K. Diallo : « Je voulais simplement lui faire peur, c’est lui qui a insisté. »
Les deux hommes reconnaissent les faits.
À la barre, A. Sow explique que c’est leur impossibilité à consommer l’alcool qui les a poussés à s’en prendre physiquement à la jeune femme. Le procureur n’a pas caché son indignation : « Nous avons affaire à de la barbarie, de la sauvagerie humaine. Aucun être humain ne mérite un tel traitement. » Le délibéré est attendu, rapporte le quotidien L’Observateur.
