Le géant américain Coca-Cola poursuit son désengagement progressif du continent africain en cédant le contrôle de son embouteilleur Coca-Cola Beverages Africa (CCBA) à un autre partenaire stratégique, Coca-Cola HBC, pour un montant de 2,6 milliards de dollars.
Cette opération, annoncée le 21 octobre 2025, marque un tournant dans la stratégie du groupe basé à Atlanta, qui cherche désormais à réduire ses activités industrielles pour se concentrer sur son cœur de métier : le marketing, la marque et la distribution.
Créée en 2014 avec SAB Miller et Gutsche Family Investments, CCBA est aujourd’hui le principal producteur et distributeur des boissons Coca-Cola en Afrique, représentant près de 40 % du volume total vendu sur le continent. Avec cette transaction, Coca-Cola HBC, déjà actif dans 29 pays, prend le contrôle de 14 marchés africains et devient le deuxième plus grand partenaire embouteilleur du groupe au monde.
Le retrait de Coca-Cola d’Afrique s’inscrit dans un mouvement global de recentrage stratégique (“asset light”) déjà amorcé en Inde et dans d’autres régions. Le groupe préfère confier la production et l’embouteillage à des partenaires locaux solides, tout en se focalisant sur la rentabilité de ses marques phares — Coca-Cola, Fanta, Sprite et Monster.
Ce choix est également dicté par des pressions économiques : la hausse des coûts de production, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat sur plusieurs marchés africains. Dans la même logique, Coca-Cola a récemment vendu sa filiale nigériane CHI à UAC of Nigeria, confirmant une stratégie de repli industriel mais de présence commerciale renforcée.
En somme, la cession de CCBA illustre la volonté du géant américain de passer d’un modèle d’opérateur industriel à celui de gestionnaire de marques mondiales, tout en laissant à ses partenaires régionaux la charge de la production et de la distribution locales.
