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Madagascar : Rajoelina rejette toute démission et en appelle à l’ordre constitutionnel

Madagascar : Rajoelina rejette toute démission et en appelle à l’ordre constitutionnel

(Avec AFP)

Le président malgache, Andry Rajoelina, a appelé lundi à « respecter la Constitution en vigueur » lors de sa première prise de parole diffusée depuis le ralliement de militaires aux manifestants contestant son pouvoir au cours du weekend.

Lors de ce direct, diffusé sur les réseaux sociaux mais non retransmis par la télévision publique malgache, Andry Rajoelina s’est dit dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans donner davantage de précisions sur sa localisation. « De cette tentative de meurtre, je n’ai pas de tristesse contre les fautifs ni de rancœur » , a-t-il assuré en ouvrant « la porte au dialogue pour sortir de cette situation ».

« Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes, c’est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays », a-t-il affirmé, rejetant de facto les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre. Le chef de l’État contesté a aussi rappelé la menace d’un tarissement des financements internationaux en cas d’instabilité politique, comme ce fut le cas après le coup d’État l’ayant porté au pouvoir pour la première fois en 2009.

Emmanuel Macron « ne confirme rien » sur l’exfiltration de Rajoelina
Quelques heures avant cette prise de parole du président malgache, Emmanuel Macron avait fait part de sa « grande préoccupation » sur la situation à Madagascar, sans confirmer les informations selon lesquelles Andry Rajoelina, resté invisible depuis la mutinerie d’une partie de l’armée, aurait embarqué à bord d’un avion militaire français.

D’après la radio française RFI, Andry Rajoelina a embarqué dimanche « à bord d’un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille ». Des remises de peine ont été accordées lundi par décret présidentiel à une série de personnes, dont le Franco-Malgache Paul Maillot Rafanoharana, emprisonné depuis 2021 pour tentative de coup d’État et point de crispation entre les Paris et Antananarivo.

« Je ne confirme rien aujourd’hui », a déclaré Emmanuel Macron interrogé par la presse depuis Charm el-Cheikh en Egypte, en marge d’un sommet sur l’accord de paix à Gaza. « Je veux ici dire la grande préoccupation qui est la nôtre, dire l’amitié de la France à l’égard du peuple malgache(…) Je pense qu’il est très important que l’ordre constitutionnel, la continuité institutionnelle soient préservés à Madagascar parce qu’il en va de la stabilité du pays et des intérêts de la population », a ajouté le chef de l’État français.

« On regarde la jeunesse de ces pays avec beaucoup d’admiration, d’affection. On a une jeunesse qui s’est exprimée, qui est politisée, qui veut vivre mieux (…) il ne faut simplement pas qu’elle soit récupérée par des factions militaires ou des ingérences étrangères », a poursuivi Emmanuel Macron.

Les espoirs de démission dans les rangs des manifestants
Des milliers de manifestants sont descendus lundi dans les rues d’Antananarivo où ils ont affiché des scènes de joie avec des militaires et leur espoir d’une démission du président malgache Andry Rajoelina, dont l’allocution a été reportée plusieurs fois.

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Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina, 51 ans, et de son clan. Les manifestants, rejoins par une partie de l’armée dès samedi, ont obtenu ce week-end le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie.

Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l’homme d’affaires et proche du chef de l’État Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l’île Maurice voisine, a confirmé le gouvernement mauricien. Surnommé « Général Bomba » pour son recours généreux aux grenades lacrymogènes lors de la crise de 2009, Richard Ravalomanana était accusé par les contestataires d’être un des principaux acteurs de la répression des manifestations ces dernières semaines.


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