La polémique enfle à l’approche du match Sénégal – Mauritanie prévu le 14 octobre au stade Abdoulaye Wade. En cause : la décision de la Fédération sénégalaise de football (FSF) d’augmenter significativement les prix des billets, rompant avec la tradition du ticket populaire à 1 000 FCFA. Face à la grogne grandissante, le président de la FSF, Abdoulaye Fall, a pris la parole pour justifier ce choix, qu’il juge indispensable pour des raisons de sécurité et d’organisation.
« Nous avons décidé de réajuster les prix par rapport aux tarifs précédents afin d’éviter les débordements. Le prix de 1000 F était trop bas pour garantir la sécurité, c’est pourquoi nous l’avons fixé à 3000 F après évaluation », a-t-il expliqué, défendant une décision fondée selon lui sur l’expérience des derniers matchs et les impératifs logistiques.
Pour cette affiche cruciale de la 10ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la FSF a également introduit une billetterie 100 % digitale. La nouvelle grille tarifaire marque une rupture nette avec les précédentes :
Tribune rouge : 3 000 FCFA (contre 1 000 FCFA auparavant)
Tribune jaune virage sud/nord : 10 000 FCFA (au lieu de 3 000 FCFA)
Tribune jaune centre : 20 000 FCFA (contre 5 000 FCFA en septembre)
Tribune annexe loge : 20 000 FCFA (contre 15 000 FCFA précédemment)
Selon une source fédérale, cette reconfiguration répond à une volonté de « valoriser certains espaces » :
« Ces sièges étaient auparavant occupés par des supporters. Nous avons créé cette zone premium pour la vendre à un tarif plus élevé. Une communication sera faite pour expliquer cette décision », précise-t-on au sein de la FSF. Les zones VIP à 50 000 et 100 000 FCFA restent inchangées, principalement réservées aux partenaires et entreprises.
La FSF invoque la sécurité, les supporters parlent d’exclusion
Pour la Fédération, le réajustement tarifaire vise d’abord à prévenir les incidents. Les billets à 1 000 FCFA provoquaient des files massives, difficiles à contrôler et sources de bousculades.
« Il ne s’agit pas d’exclure les supporters populaires, mais de mieux encadrer l’accès au stade », assure un membre du comité d’organisation, évoquant la nécessité de filtrage et de régulation.
Mais dans les gradins, le message passe mal. Certains supporters dénoncent une « marchandisation de la ferveur » et un éloignement du public populaire, celui qui scande, chante et colore les tribunes. Plusieurs collectifs envisagent de demander des billets sociaux à 1 500 FCFA pour les étudiants et les jeunes.
