Dans une sortie aussi directe, Serigne Ahma Mbacké, fils de Serigne Mourtada Mbacké Khadim Rassoul, a brisé le silence en dénonçant l’attitude du parti Pastef et du gouvernement d’Ousmane Sonko face aux difficultés que traverse la ville sainte de Touba. « Le parti Pastef n’a pas rendu la pièce de la monnaie à Touba. La cité religieuse a toujours accompagné et soutenu Pastef dans les moments les plus difficiles, le monde entier en est témoin. Mais aujourd’hui, alors que Touba fait face à des inondations et à de graves problèmes d’assainissement, ni le Premier ministre ni le ministre de l’Assainissement ne se sont déplacés, préférant roder dans les banlieues de Dakar.
Ousmane Sonko n’a pas rendu à Touba tout le mérite qui lui revient, et cela nous a surpris », a déclaré avec amertume le marabout.
Face à cette situation, Serigne Ahma Mbacké a lancé un appel ferme à l’État pour qu’il assume ses responsabilités envers la ville sainte. Selon lui, les efforts de l’association Touba Ca Kanam et surtout les lourds sacrifices financiers du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, ne suffisent plus. « Touba Ca Kanam travaille pour Serigne Touba, mais ce n’est pas un démembrement de l’État. Certaines choses ne peuvent être gérées que par l’État lui-même. L’année passée comme cette année, le Khalife a sorti des millions pour soutenir la ville, mais c’est le rôle de l’État d’accompagner Touba. Or, celui qu’ils ont mis à Touba n’a rien apporté. Nous donnons rendez-vous dans quinze jours pour discuter de fond sur cette question », a-t-il martelé, exigeant une réaction rapide des autorités.
Allant plus loin, Serigne Ahma Mbacké a pointé du doigt le silence des neveux de Serigne Touba, qu’il juge inacceptable en cette période de crise. « Leur silence n’est pas un droit. Ils doivent réagir et parler de la situation que vit Touba avec ces inondations et les nombreuses difficultés. Ils ne doivent pas avoir peur de ce régime. Qu’ils sortent tous parler, comme ils l’ont toujours fait face au régime de Macky Sall. Trop, c’est trop, ils doivent sortir », a-t-il lancé, appelant les héritiers de Cheikhoul Khadim à hausser la voix pour défendre la cité religieuse.