La Côte d’Ivoire vient de franchir une étape décisive dans la mise en œuvre de son programme économique et financier. Les services du Fonds monétaire international (FMI) et les autorités ivoiriennes ont conclu un accord au niveau technique sur la cinquième revue des accords MEDC/FEC (Mécanisme et Facilité élargis de crédit) ainsi que sur la quatrième revue du Fonds pour la résilience et la durabilité (FRD). 
Une fois validés par le Conseil d’administration du FMI, ces accords permettront au pays d’accéder à deux nouveaux décaissements d’un montant global de 843,9 millions de dollars, dont 509,5 millions au titre du MEDC/FEC et 334,4 millions pour le FRD.
Selon Olaf Unteroberdoerster, chef de mission du FMI, la Côte d’Ivoire a réalisé des progrès « considérables » dans la résorption des déséquilibres macroéconomiques et la promotion d’une transformation économique durable. Pour la première fois depuis 2023, le déficit budgétaire devrait tomber en 2025 à 3 % du PIB, seuil fixé par l’UEMOA.
Le FMI salue également la stratégie de mobilisation des recettes fiscales, qui devraient passer de 15 % du PIB en 2025 à 15,7 % en 2026. Ce redressement donnera à l’État une marge budgétaire pour renforcer les investissements sociaux et infrastructurels, conformément au Programme national de développement.
  Une place accrue pour les enjeux climatiques 
  Les discussions autour du FRD ont permis d’intégrer davantage la question climatique dans la gestion budgétaire. Les autorités ivoiriennes ont lancé des réformes visant à améliorer le suivi des dépenses sensibles au climat, à évaluer les risques budgétaires liés aux chocs environnementaux et à généraliser les audits énergétiques. 
L’objectif est clair : renforcer la résilience du pays aux aléas climatiques, tout en soutenant une trajectoire de croissance inclusive et durable.
Sur le plan macroéconomique, la Côte d’Ivoire affiche une croissance robuste, estimée à 6,3 % en 2025, portée par les services, les hydrocarbures et les mines. L’inflation, en baisse plus rapide qu’anticipé, devrait se stabiliser autour de 1 % en moyenne en 2025.
L’amélioration des termes de l’échange, grâce à la hausse du cacao et à la baisse des prix du riz et du blé, contribue également à réduire le déficit courant à 1,5 % du PIB. Les réserves officielles régionales atteignaient 5,5 mois d’importations à fin août 2025, un niveau jugé confortable par le FMI.
L’institution considère ainsi la Côte d’Ivoire comme un pilier de la stabilité macroéconomique en Afrique de l’Ouest, avec des perspectives de croissance à moyen terme de 6,7 % en moyenne et une inflation maintenue sous les 3 %.
  Des incertitudes persistantes 
  Malgré cette dynamique positive, le FMI met en garde contre des risques extérieurs : incertitudes économiques mondiales, tensions géopolitiques et vulnérabilités climatiques. Toutefois, les perspectives demeurent « globalement équilibrées », précise l’institution. 
  Lors de sa mission à Abidjan, l’équipe du FMI a rencontré les plus hautes autorités, dont le vice-président Tiémoko Meyliet Koné, le Premier ministre Robert Beugré Mambé, ainsi que des membres du gouvernement et de la BCEAO. Tous ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une discipline budgétaire rigoureuse et de réformes structurelles orientées vers une croissance inclusive. 
   
     
 
   
   
                