Ibrahima N et Ndiaga S., présentés comme homosexuels, risquent de passer respectivement 2 et 5 ans en prison, si le juge de tribunal de grande Instance de Mbour suit le réquisitoire du procureur de la République.
Les deux qui filmaient leurs ébats en associant une jeune fille, sont accusés d ‘actes contre nature. Leur procès a attiré beaucoup de monde.
C’est que l’affaire, tortueuse, associe insolite et histoire d’amour. L’Observateur qui donne l’information précise dans sa parution, ce mercredi, que les accusés : Ibrahima IN. et Ndiaga S. sont présentés comme des commerçants dont les relations sont allées plus loin qu’une simple transaction marchande. Le premier, marié et père, entretenait des rapports sexuels avec le second. Mais avant, il partageait d’abord sa couche avec une jeune femme et son partenaire homosexuel était chargé de filmer la scène. La disparition de ce dernier a déclenché l’affaire.
Les recherches désespérées du frelon de Ndiaga. S
Le dimanche 24 août 2025, Racine S. se présente aux éléments de la brigade de gendarmerie de Mbour. Commerçant établi à Thiadiaye, il s’inquiète de la disparition de son jeune frère. Depuis un mois, il ne parvient plus à mettre la main sur Ndiaga. À l’origine, « Racine avait ramené son jeune frère de 18 ans à ses côtés pour qu’il puisse l’épauler dans ses activités commerciales », a indiqué le quotidien l’Observateur.
Pour le plaignant, nul doute que la disparition mystérieuse de Ndiaga a à voir avec son collègue, un certain Ibrahima N. avec qui il partage ses activités commerciales. Les deux font régulièrement le tour des marchés hebdomadaires des villages de la commune de Thiadiaye. La conviction du plaignant se fonde sur le fait que l’homme lui donnerait souvent des nouvelles du jeune homme. «Il est bien portant, lui aurait-il dit en ajoutant, que Ndiaga aurait besoin de prières pour revenir à Thiadiaye.» Les forces de l’ordre qui ouvrent une enquête pour disparition mystérieuse, ne tardent pas à convoquer le suspect. Mais devant les pandores, Ibrahima nie toute implication. Sa posture fermée pousse les enquêteurs à corser l’entrevue jusqu’à une fouille de son téléphone.
Dès l’ouverture de la galerie du mis en cause, les preuves abondent. Les gendarmes découvrent très rapidement une vidéo obscène: Ibrahima, à visage découvert, en train d’entretenir des rapports sexuels avec Ndiaga. Devant la vidéo, le suspect passe aux aveux : Ndiaga S. est son partenaire sexuel et sa disparition n’a rien de mystérieux. «Le jeune commerçant s’est en réalité réfugié dans la ville de Thiès», dit Ibrahima, sans autre explication.
Le lendemain, le commerçant est appréhendé puis mis à la disposition des forces de l’ordre de Thiadiaye. Son téléphone est le reflet de celui de son amant : la galerie regorge des mêmes images obscènes. Envoyés en prison pour acte contre nature, les deux commerçants ont été jugés, ce mardi, à la barre du tribunal de grande instance de Mbour.
Des orgies à trois
Premier à être auditionné, Ibrahima N., qui avait reconnu à l’enquête préliminaire tous les faits qui lui sont reprochés, a décidé, d’après l’Observateur, « de complètement changer de version. Il a nié avec la dernière énergie les accusations portées sur sa personne. » Mais, entendu en second, son jeune partenaire a mis à mal ses dénégations. Déterminé, Ndiaga S. s’est livré à des déclarations renversantes devant une foule immense présente à la salle d’audience. Le jeune homme de 18 ans a d’abord reconnu les accusations sans ambages, avant de dérouler le fil de cette relation contre-nature. Entre le mois d’août et le mois de septembre, Ibrahima N., dit-il, a entretenu avec lui des rapports sexuels à cinq reprises. Un rituel toujours agrémenté d’une autre gâterie.
Selon Ndiaga, le commerçant avait un autre vice à satisfaire avant chaque séance
Le commerçant prenait le soin d’abord de se satisfaire une première fois avec une jeune fille, laquelle était ensuite témoin des relations coupables entre les deux hommes. Le vice était aussi poussé jusqu’à faire de Ndiaga S. un caméraman lors de ces orgies à trois. Ce dernier a ainsi expliqué à la barre que son partenaire lui faisait prendre des vidéos qu’il devait ensuite partager avec lui. Un gouffre sans fin dans lequel Ndiaga aurait eu du mal à s’extirper, le jeune homme n’explique ses penchants, ainsi que sa docilité lors des orgies que par une emprise mystique. Pour justifier ses nombreux rapports sexuels avec son bourreau, il explique au tribunal être sous l’emprise d’Ibrahima depuis que ce dernier l’a mené chez un charlatan pour des bains. Des potions magiques censées le protéger du mal, et lui permettre de fructifier son activité marchande. «Ces bains m’ont constamment poussé à répondre à ses multiples sollicitations», témoigne-t-il.
Pour le procureur de la République, il ne fait nul doute que Ibrahima N., âgé de 36 ans, ait pu influencer Ndiaga S., 18 ans. Il a requis la peine de 5 ans de prison ferme plus une amende de 1,5 million FCFA contre le premier, et 2 ans de prison pour le second. Le délibéré est fixé au mardi 7 octobre.
     
 
   
   
                 
                