Nouvellement nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, Me Bamba Cissé a dégainé la main ferme : il a ordonné aux gouverneurs et préfets de lancer, avant le 25 septembre 2025, un recensement et des plans d’action régionaux pour éradiquer l’occupation anarchique de la voie publique et des abords des lieux de commerce.
Dans une lettre circulaire, le ministre ne fait pas dans la demi-mesure. « J’ai constaté, pour le regretter, une prolifération des occupations anarchiques de la voie publique et des alentours des lieux de commerce (installations précaires, commerces de toute sorte, stationnements irréguliers, etc.), au niveau de la capitale et dans certains centres urbains. Pour préserver l’ordre public et renforcer la sécurité routière, des mesures hardies doivent être prises et appliquées avec rigueur », écrit-il.
Objectif affiché : mettre un terme aux étals illicites, installations sauvages et stationnements irréguliers qui, selon le ministre, nuisent à la circulation, dégradent l’image des villes et menacent la sécurité routière. Me Cissé exige que les autorités locales, en coordination avec les collectivités territoriales, les forces de défense et de sécurité et les services concernés, dressent « un recensement exhaustif des occupations anarchiques constatées » et élaborent « des plans d’actions régionaux des opérations à mener avec un calendrier détaillé ».
Ce ton volontariste marque un tournant dans la politique intérieure : après des années de tolérance de fait ou d’interventions ponctuelles, le ministère promet désormais des opérations coordonnées et planifiées. Reste à savoir comment seront conduites ces opérations sur le terrain et si elles seront accompagnées de mesures sociales — relogement, solutions alternatives pour les commerçants informels ou aides à la reconversion — indispensables pour éviter des tensions.
Les premières réactions pourraient venir rapidement des quartiers touchés : les commerçants informels, chauffeurs et propriétaires d’installations précaires seront en première ligne. Les acteurs économiques urbains salueront sans doute la promesse d’un désengorgement des voies et d’une meilleure sécurité, tandis que des organisations de défense des droits et des syndicats d’informels pourraient dénoncer des opérations « coercitives » si aucune alternative sociale n’est prévue.
Me Bamba Cissé a donné un calendrier contraignant et demandé des « mesures hardies » : la fin de la tolérance administrative se profile pour certains usages de l’espace public au Sénégal. Les prochains jours diront si l’exécution de ces directives se fera dans l’ordre et la concertation, ou si elle allumera des foyers de tension dans les centres urbains.
     
 
   
   
                 
                