Plutôt qu’une taxe sur les transactions, l’Association Sénégalaise des Établissements de Paiement et des Émetteurs de Monnaie Électronique (ASEPAME) préconise un prélèvement de 2,5 % sur les revenus des opérateurs de Mobile Money. Selon l’organisation, cette option rapporterait plus au Trésor public tout en préservant l’inclusion financière et le pouvoir d’achat des populations.
L’annonce a été faite ce mardi, en réponse au projet de l’État de taxer les transactions à hauteur de 0,5 % et les paiements marchands à 1,5 %. Une mesure jugée contre-productive par l’ASEPAME, qui avertit : « Si les volumes de Mobile Money venaient à être taxés, ceux-ci diminueraient de 30 % à 50 %, sur la base des données observées dans d’autres pays. »
L’association met en garde contre les risques d’exclusion, notamment pour les femmes, qui sont 95 % à utiliser le Mobile Money contre seulement 20 % à détenir un compte bancaire. Elle pointe également un probable retour massif au cash, au détriment des objectifs du New Deal Technologique.
Dans sa proposition, l’ASEPAME estime qu’une taxe sur les revenus générerait plus de 530 milliards FCFA entre 2026 et 2028, soit plus du double des 230 milliards attendus par l’État avec une taxation des volumes. L’impact sur l’emploi serait également moindre, avec 90 000 emplois préservés contre 65 000 ou 41 000 selon les projections actuelles.
Au-delà des chiffres, l’association appelle à un dialogue inclusif afin de définir une solution équilibrée, qui garantisse des recettes fiscales sans freiner la dynamique de croissance ni compromettre le rôle pionnier du Sénégal en matière d’inclusion financière.