En marge de la visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Italie, un militant du Pastef installé à Brescia, Koccbarma Ndiaye, a adressé un message solennel à l’autorité sénégalaise. Dans cette lettre datée du 12 septembre 2025, l’un des fondateurs de la section Pastef en Italie et responsable des finances, appelle à un sursaut national pour redresser le pays et rompre avec les pratiques du passé.
Selon lui, le Sénégal vit une situation financière dramatique, héritée de l’ancien régime. « Notre pays traverse une situation financière catastrophique, héritée du régime de Macky Sall. Les détournements massifs de fonds publics, les vols et les pratiques délictueuses ont ruiné l’État », écrit-il, en rappelant que « la Cour des comptes a révélé des anomalies graves, et les chiffres sont clairs : une dette publique proche de cent pour cent du Produit Intérieur Brut et un déficit budgétaire insoutenable ».
Face à cet état des lieux, il exhorte les nouvelles autorités à tenir leurs promesses de rupture. « Dans ce contexte, nous attendons des nouvelles autorités un esprit de sacrifice à la hauteur des promesses de rupture. Or, nous voyons poindre le risque d’un pouvoir qui reproduit certaines dérives, en privilégiant indemnités, perdiems et privilèges. Servir la nation ne peut pas se réduire à cela. Gouverner, c’est se mettre au service du peuple, et non se servir de lui », alerte-t-il.
Koccbarma Ndiaye insiste aussi sur la nécessité d’une gouvernance exemplaire. « Le peuple sénégalais, et particulièrement sa jeunesse, vous a fait confiance pour incarner une gouvernance exemplaire. Cette confiance doit être honorée par des actes forts : transparence, discipline, engagement désintéressé et don de soi pour la patrie », ajoute-t-il.
La justice reste, selon lui, un enjeu central pour refonder la République. « Nous exigeons aussi justice pour nos frères et sœurs qui ont payé le prix fort sous l’ancien régime : des dizaines de jeunes tués lors de manifestations pacifiques, au moins soixante-cinq morts recensés selon un rapport citoyen indépendant, sans compter les blessés et les familles dévastées », souligne-t-il. Avant d’insister : « La vérité doit être dite, les responsables traduits en justice, et les familles indemnisées. La fin de l’impunité est une condition essentielle pour refonder notre République ».
Abordant la place de la diaspora, il rappelle que son rôle dépasse les simples envois financiers. « La diaspora sénégalaise en Italie ne se résume pas à des transferts financiers. Elle incarne aussi la discipline, la rigueur, la compétence et l’expérience. Elle doit être pleinement intégrée dans une véritable politique de la diaspora », écrit-il, plaidant pour que « le Sénégal puise dans ce vivier de ressources humaines pour bâtir son avenir ».
En conclusion, Koccbarma Ndiaye appelle le Premier ministre et son gouvernement à assumer avec courage la responsabilité historique de cette alternance. « Le Sénégal nous regarde. L’alternance du vingt-quatre mars ne doit pas être un simple changement de visages mais une transformation profonde. Revêtons nos tingandé, nos tenues de combat contre la mal-gouvernance, et marchons vers un Sénégal nouveau. L’Histoire jugera notre fidélité à l’idéal de sacrifice pour la patrie », conclut-il.