Dans sa lettre d’observation du mois de septembre, Timbuktu Institute a fait le point sur la situation à Kayes. Cette contrée qui est la première région administrative du Mali créée le 7 juin 1960, occupe une position stratégique tant sur le plan géographique que sociopolitique. Située à l’extrême ouest du pays, elle est bordée par le Sénégal à l’Ouest, la Mauritanie au Nord, la Guinée au Sud et la région de Koulikoro à l’Est.
Dans cette note, Timbuktu Institute fait focus sur l’intensification des activités du groupe terroriste JNIM (Jama’at Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin) dans la région de Kayes, qui pourrait avoir des répercussions directes sur les pays voisins comme le Sénégal, en raison de la porosité de la frontière et de l’interdépendance économique entre les deux pays.
Il en résulte quelques risques majeurs notamment une pression plus accentuée sur Nioro et ses implications pour la Mauritanie, une perturbation du commerce transfrontalier, un risque de déstabilisation sécuritaire et une pression sur les ressources sécuritaires sénégalaises et le risque de contagion régionale.
Risques sécuritaires immédiats pour les pays voisins
Le JNIM cherche à infiltrer les zones frontalières y compris l’Est du Sénégal, comme en témoignent les incidents sécuritaires de plus en plus à proximité de sa frontière comme à Melgué et tout récemment Diboli, a rappelé Timbuktu Institute. Cette porosité de la frontière, combinée à des vulnérabilités comme la faible sensibilisation sécuritaire et la propagation du salafisme, expose à « un risque d’attaques ou d’établissement de bases arrière par le JNIM. »
Les attaques du 1er juillet 2025 dans la région de Kayes, proches de la frontière, ont ravivé les inquiétudes sécuritaires au Sénégal. En réponse à la menace, le Sénégal a renforcé sa sécurité frontalière, notamment via le déploiement du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) à Goudiri, soutenu par l’Union Européenne.
Cependant, l’escalade des activités du JNIM pourrait exiger une mobilisation accrue de ressources, détournant l’attention des priorités internes comme les défis socio-économiques. De plus, certaines insuffisances en matière d’intelligence sociale dans les approches jusqu’ici prônées, posent des questions sur les stratégies adéquates qui devraient intégrer davantage d’initiatives préventives politiquement mieux assumées.
Perturbation du commerce transfrontalier avec le Sénégal
Selon Timbuktu Institute, le Sénégal est une voie d’exportation majeure pour le Mali, notamment via le port de Dakar. La perturbation des routes commerciales à Kayes, comme le blocus imposé par le JNIM, menace les exportations maliennes (or, bétail, bois) qui transitent par le Sénégal. Cela pourrait entraîner une hausse des coûts de transport et des prix de certains biens essentiels au Sénégal, où les réseaux commerciaux formels sont affectés par la dépendance croissante sur des routes informelles contrôlées par le JNIM.
Risques sécuritaires immédiats pour les pays voisins : Le JNIM cherche à infiltrer les zones frontalières y compris l’Est du Sénégal, comme en témoignent les incidents sécuritaires de plus en plus à proximité de sa frontière comme à Melgué et tout récemment Diboli. La porosité de la frontière, combinée à des vulnérabilités comme la faible sensibilisation sécuritaire et la propagation du salafisme, expose à un risque d’attaques ou d’établissement de bases arrière par le JNIM. Les attaques du 1er juillet 2025 dans la région de Kayes, proches de la frontière, ont ravivé les inquiétudes sécuritaires au Sénégal. En réponse à la menace, le Sénégal a renforcé sa sécurité frontalière, notamment via le déploiement du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) à Goudiri, soutenu par l’Union européenne.
Cependant, Timbuktu considère que l’escalade des activités du JNIM pourrait exiger une mobilisation accrue de ressources, détournant l’attention des priorités internes comme les défis socio-économiques. De plus, certaines insuffisances en matière d’intelligence sociale dans les approches jusqu’ici prônées, posent des questions sur les stratégies adéquates qui devraient intégrer davantage d’initiatives préventives politiquement mieux assumées.
Risques accrus de contagion régionale
La perturbation du commerce et la montée de l’insécurité à Kayes pourraient favoriser la corruption, les trafics illicites y compris de produits à double usage et les réseaux de contrebande, affectant progressivement la stabilité régionale. Le Sénégal, en tant que partenaire économique-clé du Mali, « risque de voir des réseaux criminels transfrontaliers se renforcer avec la possibilité de toucher différents secteurs comme c’est déjà le cas pour celui des transports », a indiqué le centre de recherche africain qui estime que « cette dimension économique dans la stratégie du JNIM accentuant les vulnérabilités déjà préoccupantes, risque de compliquer davantage la lutte contre le terrorisme et la gestion des urgences sécuritaires. »
En ciblant des symboles de l’autorité étatique et en imposant des règles strictes dans des zones comme Farabougou, le JNIM cherche à éroder la légitimité de l’État, pouvant se positionner, éventuellement, dans le cadre d’une gouvernance alternative, tout en évitant les erreurs tactiques d’autres groupes terroristes, comme une occupation prolongée sans soutien local. Pour le Sénégal, les conséquences de cette stratégie sont multiples : la perturbation du commerce transfrontalier via le port de Dakar menace les exportations maliennes (or, bétail, bois), augmentant les coûts de transport et des biens essentiels. La porosité des frontières accroît le risque d’infiltration du JNIM dans
l’est du Sénégal, comme en témoignent les incidents à Diboli et Melgué.