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Casamance : les ex-combattants du MFDC sonnent la cloche, l’État rappelé à ses promesses oubliées

Casamance : les ex-combattants du MFDC sonnent la cloche, l’État rappelé à ses promesses oubliées

La paix signée mais encore fragile en Casamance refait surface dans le débat public. Hier jeudi, à Ziguinchor, le Médiateur de la République, Demba Kandji, a rencontré les populations locales, dans une atmosphère où les frustrations se sont exprimées sans détour. Routes impraticables, foncier disputé et surtout engagements non tenus : les voix d’anciens combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) se sont élevées pour rappeler à l’État ses promesses.
 
« Aucun suivi, aucun respect des accords »
 
Au premier rang, Fatome Coly, ex-chef de la base rebelle de Diakaye, a marqué la rencontre de sa présence. Face au médiateur, il n’a pas mâché ses mots :
« Les accords de paix signés le 13 mai 2023 à Mongone n’ont pas été respectés. Il n’y a eu aucun suivi et l’État du Sénégal n’a pas tenu ses engagements », a dénoncé l’ancien commandant du front nord.
 
Ces accords, paraphés entre l’État et les factions de Diakaye ainsi que l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC (IRAPA), devaient symboliser une avancée décisive vers la réconciliation. Mais sur le terrain, les ex-combattants se sentent trahis.
 
255 ex-combattants désarmés, mais toujours déçus
 
« Nous sommes 255 ex-combattants qui avons déposé les armes. Jusqu’à présent, nous attendons les financements promis pour nos terres afin de cultiver nos champs. Nous sommes tous déçus », a lancé Coly, réclamant un geste fort du Président de la République et de son Premier ministre, Ousmane Sonko.
 
L’attente prolongée risque d’éroder la confiance fragile construite après des décennies de conflit.
 
Le Médiateur prône l’écoute et la transmission
 
En réponse, le Médiateur de la République, Demba Kandji, a tenu à rassurer : « Ma venue à Ziguinchor est motivée par mon devoir de reddition. J’ai été investi d’une mission de transmission des réclamations des citoyens à l’administration et aux organismes chargés d’assurer le service public. »
 
Il a rappelé avoir déjà soumis son rapport annuel au Président en mars dernier, soulignant que son institution traite en moyenne 400 dossiers par an, avec un taux de satisfaction estimé entre 50 et 60 %. Le contentieux foncier, principal nœud des tensions en Casamance, reste au cœur des réclamations.


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