Mabinta Bibi DJIBA, Coordinatrice du MOJIP de la Commune de Thionck Essyl, incarne à elle seule les réussites et les frustrations du parti PASTEF Les Patriotes. Professeure de Français de profession et militante infatigable, elle a su concilier sa passion pour l’éducation et son engagement politique.
« J’ai créé la première cellule de PASTEF dans les Parcelles Assainies (unité 16) et à Thionck-Essyl », rappelle Mabinta Bibi DJIBA, soulignant son rôle déterminant dans la victoire du parti aux élections municipales de 2022. Son parcours politique est jalonné d’épreuves : emprisonnée deux fois, elle fut l’une des premières détenues politiques à porter le bracelet électronique.
Adjointe Directrice de campagne départementale lors des dernières élections législatives, elle s’est investie pleinement dans la victoire éclatante de PASTEF. « Je me suis donnée sans compter pour ce succès », confie-t-elle.
Mais depuis l’accession du parti au pouvoir, un constat amer s’impose : « Un laxisme grandissant s’installe au cœur de PASTEF, jadis le parti le plus dynamique du Sénégal et de l’Afrique. » Le capital humain, jadis fierté du parti, semble s’effriter.
Les signes de cette dérive sont nombreux :
- « Des ex-détenus mal accompagnés et oubliés, à l’image de Mabinta Bibi DJIBA. »
- « Des militants compétents et formés laissés en marge, sans responsabilités. »
- « Une jeunesse cantonnée à des titres de ‘chargés de mission’ sans missions réelles, ni formation, depuis plus de 18 mois. »
Le gâchis est évident et soulève des interrogations sur le management politique : « Comment comprendre que des directions dédiées à la jeunesse soient confiées à des responsables du troisième âge ? » s’interroge Arfang Kalifa DIEME, Responsable Politique de la Commune de Mlomp. Selon lui, des structures comme la DER, censées cibler jeunes et femmes, « devraient logiquement être confiées à une équipe jeune, innovante et dynamique. »
Il cite à cet effet l’économiste Joseph Stiglitz : « Ce ne sont pas les conspirations qui ravagent le monde, mais l’accumulation de mauvais choix, de politiques vaines et d’injustices petites et grandes. »
Pour Arfang Kalifa DIEME, la situation nécessite une correction urgente : « Il est urgent d’élaborer une politique cohérente et inclusive, pour relancer un plan de redressement social qui bénéficie d’abord au peuple, mais qui doit aussi être porté par un parti uni et structuré. »
Or, selon lui, le constat est clair : « Nous voyons un bureau politique aphone, sans orientation claire, un parti qui repose uniquement sur son président, Ousmane Sonko, réduit à prendre seul toutes les initiatives. » Seule la JPS (Jeunesse Patriotique du Sénégal) continue de proposer et d’animer le débat, malgré ses moyens limités.
« De Goudiry à Saint-Louis, de Fatick à Kaolack, en passant par Dakar, Thiès, Bignona ou Goudomp, ce sont les jeunes qui tiennent le flambeau, et ils méritent félicitations et encouragements », affirme-t-il, précisant que d’ici 2027, cette jeunesse sera « plus légitime que bien des Ministres ou DG actuels, souvent imbus d’eux-mêmes et enclins aux calculs politiciens. »
Il insiste : « En politique, rien ne s’offre, tout s’arrache. Notre ambition n’est pas la prétention, mais la contribution. Nous avons risqué nos vies et porté ce projet avec conviction. »
Alors que des artistes, organisateurs de campagne et influenceurs ont été reçus par la direction, « qu’en est-il des militants de l’ombre ? », s’interroge-t-il. Pour Arfang Kalifa DIEME, « le militant, surtout le responsable, demeure essentiel et prioritaire dans un parti politique. »
Il conclut en citant Elvis Adjahoungba : « Le leader représente le pilier de toute nation. Elle doit donc voir en chaque opportunité qui se présente un challenge et une chance de démontrer son potentiel et son engagement. »
