La rentrée de l’Académie des sciences et techniques du Sénégal a frappé fort. Une table ronde sur l’éthique, animée par des figures comme Souleymane Bachir Diagne, Anta Tall Dia et Ibrahim Ly, a tiré la sonnette d’alarme. « Quelle que soit la profession exercée, l’éthique s’impose », a rappelé le vice-président, le Dr Ousmane Kane.
Pour lui, ce socle est indispensable à la cohésion nationale et au lien entre science et société.
« L’éthique doit faire l’objet d’une transmission et d’une préservation », a martelé la professeure Ramatoulaye Diagne Mbengue, présidente du comité d’éthique. Elle a mis en garde : sans fondations éthiques, ni recherche ni innovation ne peuvent servir le développement. Et de citer Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Son appel : bâtir une véritable culture de l’éthique pour garantir la cohésion sociale.
Souleymane Bachir Diagne, lui, a planté le décor d’une crise mondiale. « Les nationalismes prospèrent, les extrémismes se multiplient, le tribalisme alimente la guerre. » Pire encore : « Nous ne partageons même plus la même conception de la vérité ou de la justice. » Pour le philosophe, cette fragmentation traduit une crise profonde de transmission et d’unité humaine.
La technologie n’arrange rien. Réseaux sociaux, intelligence artificielle… « Ce qui devait unir divise », a dénoncé le professeur Diagne. « Les réseaux sociaux ne sont sociaux que de nom : ils créent des bulles pour attaquer les autres tribus. » Pourtant, ces outils pourraient renforcer la médecine, l’éducation et la cohésion…