L’affaire des détournements présumés à la Lonase prend une nouvelle tournure avec l’inculpation de trois figures connues : Ibrahima Ndao, ancien directeur de cabinet du ministre des Sports, El Hadji Djiby Ndiaye, directeur des Finances et de la Performance de la Lonase, et Abdoulaye Kairé, directeur général de Junior Trading. Tous trois ont été placés sous contrôle judiciaire après leur présentation au Pool judiciaire financier (Pjf). 
  Les premiers éléments de l’enquête, menés par la Division des investigations criminelles (DIC) et relayés par Libération, mettent en lumière des flux financiers colossaux et des justifications pour le moins fragiles. 
  Selon les enquêteurs, Ibrahima Ndao aurait encaissé 355 millions de francs CFA prélevés directement dans les caisses de la Lonase sous l’ère Lat Diop. L’intéressé ne nie pas avoir touché ces fonds, mais rejette toute responsabilité dans leur utilisation. Il affirme les avoir remis intégralement à l’ancien ministre des Sports, Matar Ba, précisant que ce dernier serait « le seul à pouvoir justifier l’utilisation des fonds ». Une défense qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. 
  De son côté, El Hadji Djiby Ndiaye reconnaît avoir manipulé 100 millions, mais présente ces mouvements financiers comme une pratique habituelle liée à « l’alimentation des caisses des agences de la Lonase ». Une explication qui laisse planer le doute sur le caractère régulier de ces transactions. 
  Ndiaye s’en est également pris à l’expert auteur du rapport d’enquête, qu’il accuse de n’avoir pas demandé les pièces justificatives avant de publier ses conclusions. Une tentative de discréditer la procédure qui ne dissipe en rien les soupçons. 
  Entre justifications contestables, renvoi de responsabilité vers des autorités politiques et critiques de la méthodologie des enquêteurs, cette affaire met en lumière les fragilités d’un système de gestion où l’opacité semble avoir été la règle. Le Pool judiciaire financier devra trancher dans un dossier où chaque aveu partiel paraît cacher une responsabilité plus lourde.
     
 
   
   
                 
                 
                