Quand Thiat dégaine, le pouvoir tremble. Son nouveau single « Porozé Bi » en est la démonstration éclatante. Mis en ligne dimanche à 16 heures, le clip a aussitôt embrasé la toile avec plus de 72 000 vues et 6 000 « J’aime » en quelques heures, selon L’Observateur. Porté par des « punchlines corrosives » et des « métaphores acérées », le coordonnateur du mouvement Y’en a marre règle ses comptes avec le régime Pastef.
Keur Gui n’en est pas à son premier affrontement avec un pouvoir installé. Leur trajectoire musicale épouse celle des régimes successifs. « Sous Diouf, ils avaient signé Ken Bougoul. À cette époque, ils avaient eu des démêlés avec le maire de Kaolack, Abdoulaye Diack, qui leur ont valu un passage en prison. Sous Abdoulaye Wade, ils ont récidivé avec Nos connes-doléances, en collaboration avec Mollah Morgun. On se souvient encore du titre Autoroute à péage qui avait marqué les esprits. Sous Macky Sall, ils avaient encore frappé avec des titres comme Diogou Fi ou Saï Saï », rappelle Malal Talla alias Fou Malade dans les colonnes de L’Observateur.
Pour ce dernier, la force du groupe réside dans son ancrage dans le réel : « Thiat et Keur Gui ont toujours puisé leur inspiration dans la réalité sociale et politique. Ce ne sont pas des rappeurs de clash ou d’egotrip, mais des artisans de textes puissants, bâtis sur l’observation et l’engagement ».
À propos de « Porozé Bi », Fou Malade s’incline devant la qualité d’écriture : « C’est un texte remarquablement bien écrit, avec une valeur poétique hip hop très marquée. Le rap, c’est du factuel, concret, imagé, accessible; pas d’énigmes, pas de codes hermétiques. Thiat dit des choses claires, compréhensibles, qui résonnent immédiatement ».
