Depuis plusieurs jours, un triste spectacle s’offre aux visiteurs et habitants de la station balnéaire de Cap-Skirring, dans la commune de Djembéring : des dizaines de dauphins morts, poussés par la houle et les vents, viennent s’échouer sur les plages luxuriantes de la zone.
Le constat est amer pour l’environnementaliste et ancien maire de Djembéring, Tombong Gueye, initiateur depuis 2009 d’une campagne citoyenne de reboisement le long des côtes de Cap-Skirring, une activité présidée cette année par le ministre de l’Environnement, le Pr Daouda Ngom.
« Ils sont plus d’une quinzaine de dauphins à avoir été retrouvés morts sur les plages de Cap-Skirring et de Djembéring. Les échouages se sont multipliés », déplore Abdoulaye Diatta, habitant de la localité. Selon lui, ces morts mystérieuses pourraient être liées à « un suicide collectif, un empoisonnement dû à une pollution ou encore aux conséquences de la mer ». Mais certaines informations recueillies sur place pointent plutôt la responsabilité de chalutiers opérant la nuit en haute mer.
Tombong Gueye, lui aussi témoin du phénomène, s’inquiète : « Malheureusement, ce sont des dauphins, espèces essentielles à l’équilibre d’un écosystème estuarien comme celui de la Casamance et, plus précisément, de Djembéring. »
Pour l’ancien maire, l’urgence est à l’investigation : « Il faut procéder à des prélèvements et les analyser dans des laboratoires fiables pour déterminer les causes exactes de cette hécatombe. J’interpelle les autorités compétentes afin qu’elles prennent cette question à bras-le-corps. Nous vivons dans un écosystème riche et fragile, où les dauphins et autres espèces marines doivent être protégés. »
Il lance enfin un appel à l’État et aux partenaires multilatéraux pour soutenir la commune de Djembéring, déjà confrontée à l’avancée de la mer et à la vulnérabilité de ses côtes.

