Dernier du scrutin pour la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football avec zéro voix, un candidat a choisi de s’exprimer avec dignité et lucidité. Écarté du collège électoral, il livre un regard critique sur un système qu’il juge verrouillé, tout en réaffirmant sa foi en un football plus ouvert et plus humain.
L’élection du nouveau président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) s’est conclue dans un climat d’intense attention. Si Abdoulaye Fall a été élu à la tête de l’instance, l’un de ses adversaires, arrivé dernier avec zéro voix, a marqué les esprits par une déclaration à la fois sobre et percutante.
Dès l’annonce des résultats, ce candidat a tenu à saluer la victoire du nouveau président. « Je félicite sincèrement Abdoulaye Fall, porté à la tête de notre fédération, pour sa victoire nette. Il a su convaincre, rassembler, incarner une dynamique. » Un geste rare dans un environnement souvent marqué par les tensions post-électorales.
Dans une prise de parole rendue publique, il explique les raisons de son score : il ne faisait pas partie du collège électoral, ce qui l’a empêché de voter, même pour lui-même. « Je ne faisais pas partie de ce collège électoral qui, verrouillé, exclut d’entrée toute voix qui détonne, toute différence qui dérange. »
Ce constat ne l’empêche pas de revendiquer pleinement sa candidature. « Ma candidature n’était pas une stratégie, c’était une parole. Une brèche dans un mur trop ancien. » Une parole qu’il a portée sur le terrain, à la rencontre des acteurs locaux du football, dans des régions souvent ignorées. « De Kaolack à Matam, de Louga à Saint-Louis, j’ai rencontré le cœur battant de notre sport : éducateurs infatigables, dirigeants dévoués, bénévoles passionnés. »
S’il ne cache pas les désillusions de cette aventure, il se refuse à tout désenchantement. « J’ai aussi croisé la duplicité, les faux sourires, les petites trahisons enveloppées de courtoisie. Le pouvoir attire tout, y compris ce qu’il y a de moins noble. C’est ainsi. Mais cela ne doit jamais nous détourner de l’essentiel. »
Loin de se retirer de la scène footballistique, il affirme vouloir poursuivre son engagement en dehors des structures électives. « Je ne me retire pas. Je me redresse. Plus lucide, plus calme, mais encore plus convaincu que le changement viendra. »
Il conclut son message en rappelant le sens profond de son combat : « Le football n’est pas un siège à conquérir. C’est une communauté à servir. » Une déclaration qui sonne comme un avertissement autant qu’un appel à une refondation du football sénégalais. 
 
     
 
   
   
                 
                