Elle a profité du désespoir d’une mère en quête de justice pour jouer un rôle bien rôdé, digne d’un film à suspense. Mais hier, c’est sur le banc des prévenus qu’Aïssatou Ciré F. a vu le rideau tomber sur sa supercherie, au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Selon L’Observateur, cette habitante de Grand-Yoff a été jugée pour avoir extorqué 200 000 FCfa à sa propre tante sous prétexte de “corrompre des policiers” et libérer un jeune homme en détention.
Une scène soigneusement écrite
Le scénario commence aux abords du commissariat de Grand-Yoff. En apercevant sa tante Mariama D., désemparée devant l’établissement, Aïssatou Ciré flaire une opportunité. Sans états d’âme, elle se rapproche d’elle, feint la compassion, puis sort sa carte maîtresse : elle prétend avoir des contacts à l’intérieur et promet, moyennant 200 000 FCfa, de graisser la patte aux policiers pour obtenir la libération du jeune détenu, arrêté pour usage de chanvre indien.
La tante, secouée par l’arrestation de son fils, finit par rassembler la somme avec l’aide de son mari. Elle ignore alors qu’elle vient de tomber dans un piège tendu par un membre de sa propre famille.
La mise en scène tourne court
Une fois l’argent en poche, la pseudo-médiatrice entame une série de faux va-et-vient dans le commissariat, mimant des négociations imaginaires. Mais les jours passent et le jeune homme reste en détention. Mariama, de plus en plus suspicieuse, décide de confronter directement les policiers. Stupeur dans les rangs : aucun d’eux n’a entendu parler d’une telle somme ou d’une quelconque tentative de libération.
Selon L’Observateur, c’est à ce moment que le rideau tombe. Alertés, les hommes du Commissaire Khouma tendent la main à la vérité : Aïssatou Ciré F. est interpellée. À la Section de recherches, elle avoue… puis change de version. Elle nie toute allusion à une quelconque corruption et tente de se racheter en expliquant qu’elle voulait utiliser l’argent pour engager un avocat — rendez-vous soi-disant prévu le jour même de son arrestation.
Le verdict : une clémence relative
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