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À 16 ans, elle déclenche la chute de « Kocc Barma », figure de la cyberpornographie

À 16 ans, elle déclenche la chute de « Kocc Barma », figure de la cyberpornographie

Après le coup de filet qui a permis, jeudi, l’arrestation du présumé Kocc, maître-chanteur et célèbre administrateur de sites pornographiques, la Division spéciale de la cybersécurité a saisi d’importantes pièces à conviction : ordinateurs, véhicules, appareils de gestion de sites web…

L’affaire a alimenté hier les réseaux sociaux, après les échanges de grande envergure. En réalité, l’arrestation du célèbre administrateur de sites pornographiques s’est faite sur la base d’une plainte formulée en assemblée : une jeune sénégalaise de 16 ans, est victime de chantage sexuel, après avoir eu une relation avec un certain Alpha Moudji à qui elle aurait donné l’impression d’être influente sur les réseaux sociaux. La fille a ensuite déposé une plainte à la Division spéciale de la cybersécurité. Elle a affirmé être tombée sur El Hadji Babacar Dioum, résident à la Patte d’Oie Builders, présenté comme le cerveau des sites de « buzz » et de la pornographie.

Les informations recueillies, puis les investigations menées, ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur une importante base de données, contenant plusieurs noms et images compromettantes de jeunes filles, dont certaines identifiées dans la base comme étant mineures.

Bahacar Dioum alias Kocc, 38 ans, fils de O. et de feue A. Seye, marié et père d’un garçon.

Monté après plusieurs années d’anonymat sous le pseudo d’administrateur des plateformes Kocc, Dioum s’est illustré dans la gestion des réseaux sociaux (pages, comptes), mais surtout dans la diffusion de contenus à caractère intime, à des fins de chantage numérique. Dans le cadre de l’enquête ouverte, la Division spéciale de la cybersécurité a mis la main sur une série d’équipements numériques : ordinateurs portables, appareils de gestion de sites web, téléphones portables, cartes SIM, disques durs, etc.

Plusieurs victimes ont été entendues, et les enquêteurs disposent de preuves suffisantes de chantage, de préjudice moral, voire de harcèlement numérique. Des captures d’écrans, des conversations, des photos, des vidéos, des transferts d’argent, etc., sont versés dans le dossier. Les documents font état de transferts d’argent réguliers et de paiements de grosses sommes effectuées par des personnes en quête de suppression de contenus ou d’effacement de publications diffamatoires.

La Division spéciale de la cybersécurité a mobilisé une équipe d’experts qui travaillent activement sur l’exploitation des données saisies. L’impact est réel, d’autant que plusieurs individus ciblés, en particulier les jeunes filles, se disent psychologiquement affectées. Les investigations techniques ont aussi permis de démonter une série de dispositifs numériques, permettant d’identifier un réseau bien structuré.

La police judiciaire a ainsi fait appel à des spécialistes en cybercriminalité. Le mis en cause, El Hadji Babacar Dioum, fils de O. et de feue A. Seye, est le principal cerveau identifié par la Division D. P. de l’Armée comme étant le fameux Kocc. Marié et père d’un garçon, il a été présenté comme un individu discret, sociable, courtois, connu dans des cercles limités, mais dont les activités dans l’ombre ont fini par éveiller l’attention des autorités.

Les documents financiers saisis font également état de mouvements suspects de fonds, en plus de plusieurs témoignages concordants. Certains parlent de publications compromettantes, d’autres de promesses non tenues après paiement.

Le mis en cause est aussi soupçonné d’avoir mis en place un vaste réseau de pages et sites web, tous logés sur des plateformes souvent hébergées à l’étranger. L’enquête révèle aussi que des comptes d’influenceurs connus, des artistes et même des politiques, ont été suivis à la trace pour surveiller leurs interactions numériques.

Au moment de l’opération menée jeudi, les policiers ont saisi dans la résidence du mis en cause, à la Patte d’Oie Builders, plusieurs objets : une arme à feu, des douilles, des puces téléphoniques, des liasses d’argent, des ordinateurs, des véhicules, etc.

La fameuse bagnole empruntée par Mamie Ndèye Savon dans les sketchs retrouvée dans le garage

Les découvertes sont saisissantes. En plus de l’arsenal technologique, les policiers ont mis la main sur des identifiants, des outils d’administration de sites web, mais aussi plusieurs cartes SIM, téléphones, VPN, et des documents administratifs utilisés pour obtenir l’hébergement de sites à caractère pornographique. L’un des véhicules saisis appartient à une société de location bien connue. Même Ndèye Savon, humoriste très en vue, l’avait emprunté dans un de ses sketchs devenus viraux sur les réseaux sociaux.

Parmi les autres objets retrouvés dans la chambre du mis en cause, les policiers ont aussi listé des tenues de Teunguè, l’ensemble des identifiants, des outils d’administration des sites, etc.

Kocc était bien en possession d’un réseau d’administration de sites de « buzz » et de pornographie, avec une clientèle ciblée qui générait d’importantes ressources.

Les jeunes, les influenceurs, les acteurs culturels, les politiques et même les structures étatiques sont à présent invités à la prudence et à la vigilance, car les réseaux sociaux ne sont pas toujours ce qu’ils laissent paraître. L’enquête suit son cours.

Avec l’OBS


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