L’audience du professeur de français Djiby Ndiaye, poursuivi pour outrage à magistrat, a donné lieu à un véritable coup de colère du juge des flagrants délits, excédé par les attaques verbales visant le corps judiciaire.
Selon Les Échos, qui a rapporté les faits, le juge a vivement recadré le prévenu, l’accusant d’avoir franchi une « ligne rouge » en s’en prenant publiquement au procureur de la République, Ibrahima Ndoye.
« Vous l’avez offensé. Ça aurait été moins grave de l’insulter de mère que de le traiter de tous ces mots », a-t-il lancé à la barre, dénonçant avec fermeté la gravité des propos tenus.
Visiblement exaspéré, le magistrat a ensuite étendu son propos à une défense globale de l’institution judiciaire, fustigeant le manque de respect croissant envers les juges et procureurs : « S’il vous plaît, respectez-nous. Vous ignorez ce que nous, magistrats, et ce procureur que vous attaquez, endurons pour la stabilité du pays. »
Dans un souci de neutralité et d’indépendance, le juge a tenu à rappeler qu’aucune affiliation politique ne guide sa mission : « Moi, mon diplôme de magistrat m’a été remis par Abdou Diouf, qui n’est plus là. Il faut laisser tranquilles les procureurs. »
Avant de conclure, dans un ton à la fois grave et agacé : « Après ce procureur, vous allez vous attaquer à nous, les magistrats. » Ce rappel à l’ordre intervient dans un contexte où les critiques publiques visant les figures judiciaires se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Un avertissement clair sur les limites à ne pas franchir dans un État de droit.