Face à la grève prolongée des greffiers qui paralyse une partie de l’appareil judiciaire sénégalais, Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), est monté au créneau.
Lors du 2ᵉ Déjeuner de la Paix à Dakar, il a dénoncé la rigidité des positions et lancé un appel urgent à un consensus dynamique entre le gouvernement et les syndicalistes. « Nous avons fait les démarches nécessaires, rencontré les deux parties. Mais les positions sont restées tranchées. Ce blocage menace l’équilibre même de notre République », a-t-il averti.
Le cœur du différend repose sur la revalorisation des greffiers, qui réclament un alignement de leur statut de B2 à A2 sans formation. Le gouvernement, pour sa part, propose une formation de 12 mois comme passerelle, sans exiger un diplôme supplémentaire. Problème : aucune structure de formation n’est encore opérationnelle. Dianté a révélé que le HCDS avait consulté les institutions concernées, qui confirment la possibilité de mettre en place une telle formation, bien qu’aucune démarche n’ait encore été engagée.
Pour le HCDS, céder à des revendications sans cadre clair reviendrait à « déstructurer la fonction publique » dans un contexte où le système de rémunération est déjà sous tension. « Si on cède sur ce point sans cadre, d’autres corps vont suivre, et c’est toute l’architecture de l’administration qui s’effondre », a alerté Dianté. Il en appelle à la responsabilité des deux camps pour éviter que cette crise sociale ne devienne une fracture institutionnelle irréversible.