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HAUTE COUR DE JUSTICE : Les secrets de la libération sous bracelet électronique de Sophie Gladima

HAUTE COUR DE JUSTICE : Les secrets de la libération sous bracelet électronique de Sophie Gladima

Après plus de six semaines de détention provisoire, la Haute Cour de justice a accordé à Aïssatou Sophie Gladima une liberté surveillée sous bracelet électronique, décision autonome soulignant une évolution majeure dans cette affaire judiciaire. Une mesure qui encadre strictement ses déplacements, tout en lui permettant d’exercer ses fonctions publiques.

C’est un immense soulagement pour Aïssatou Sophie Gladima, sa famille et ses avocats. Un premier pas sur le chemin de la réhabilitation pour celle qui clame son innocence dans l’affaire de la gestion du Fonds Force Covid-19. Incarcérée depuis le 21 mai 2025 pour des malversations présumées portant sur 73 millions de francs CFA, l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie sous le régime du Président Macky Sall a obtenu, ce lundi 7 juillet, une liberté surveillée sous bracelet électronique. Depuis son exercice de la commune de Joal, Mme Gladima était détenue au Camp pénal de Dakar dans le cadre de cette procédure instruite par la Haute Cour de justice. Elle n’a jamais cessé de clamer son innocence des faits qui lui sont reprochés. Convaincue de sa probité, elle avait fait le choix de la détention plutôt que subir un placement sous caution, refusant, selon ses proches, de donner l’image d’une « culpabilité achetée ». Après près de deux mois d’incarcération, c’est à l’issue de sa convocation devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, que la mesure de liberté sous bracelet électronique a été prise. Une évolution notable dans une affaire aux nombreux rebondissements, et qui reste, pour l’ex-ministre, l’occasion de faire enfin éclater sa vérité.

Un revirement inattendu

La libération d’Aïssatou Sophie Gladima n’est pas le fruit d’un recours formulé par sa défense. Elle procède, selon des avocats, d’une décision spontanée et autonome des magistrats de la Commission. Contacté pour clarifier la situation, Me Michel Simel Basse, un des avocats de l’ancienne ministre Gladima, insiste en effet sur le fait que la mesure de mise sous bracelet n’a pas été engagée sur la base d’une demande de ses conseils. Il s’agit d’une libération d’office, décidée de manière autonome par la Commission d’instruction. L’avocat précise que cette mesure a été prise en toute indépendance, sans sollicitation formelle de la défense. « Le pool s’est contenté d’accompagner sa cliente, convoquée ce lundi 7 juillet, à 11 heures, devant la Commission », témoigne-t-il. Une démarche qui, selon lui, traduit une conviction interne du juge d’instruction quant à la pertinence de la mesure, même en l’absence de requête déposée par la défense. Mieux, souligne-t-il avec insistance, « la décision de rejet leur a été notifiée en même temps que la convocation adressée à leur cliente, fixée au lundi matin. Un revirement inattendu, qui, selon Me Basse, conforte la thèse selon laquelle cette mise en liberté sous bracelet électronique relève d’une initiative propre à la juridiction. Une tournure procédurale rare, qui donne à cette affaire un relief judiciaire aussi inhabituel que symbolique.

« Elle est autorisée à circuler dans les régions de Dakar et Thiès »

Comme pour marquer les esprits et corriger ce qu’il considère déjà comme une erreur historique relayée par une partie de la presse en ligne, Me Michel Simel Basse tient à lever tout équivoque : la libération sous bracelet électronique de Mme Aïssatou Sophie Gladima n’est en aucun cas la conséquence d’une demande de mainlevée introduite par la défense. Elle procède, insiste-t-il, d’une initiative exclusive de la Commission d’instruction, conformément aux dispositions du Code de procédure pénale. Une précision qu’il juge utile pour rétablir la vérité au regard des faits. « Le juge s’est appuyé sur l’article 138, qui permet à un magistrat, en l’occurrence la Commission de la Haute Cour, de substituer à la détention provisoire une liberté surveillée par bracelet électronique », explique-t-il. Une alternative légale jugée « adaptée aux circonstances d’espèce, avec le consentement de l’intéressée ». En clair, depuis ce lundi 7 juillet, Aïssatou Sophie Gladima est libre de ses mouvements, à condition de respecter les règles strictes de la surveillance électronique. L’avocat souligne ainsi que sa cliente a été expressément autorisée à circuler uniquement dans les régions de Dakar et Thiès. « Désormais libre, elle pourra regagner son domicile à Joal et de poursuivre ses activités sociales et politiques, tout en restant à la disposition de la justice », conclut-il. Une source proche du dossier rappelle que cette mesure ne signifie pas une fin de procédure, mais une modalité de détention moins contraignante, qui laisse entrevoir, à bien des égards, encore à instruire.
L’OBS


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