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Violences policières : les défenseurs des droits humains exigent des sanctions immédiates

Violences policières : les défenseurs des droits humains exigent des sanctions immédiates

 
Alors que le Président Bassirou Diomaye Faye n’a pas fini de montrer son indignation face aux violences policières survenues à Rosso et à Cambérène, les forces de l’ordre sont encore pointées du doigt.

Hier, la commune de Rosso dans le département de Dagana, à la frontière avec la Mauritanie, a manifesté contre l’injustice dans les rues. Lors de la marche, Rachid, lycéen en Terminale, tué par une projectile à la joue gauche. Grièvement blessée par les forces de l’ordre, elle a été évacuée à l’hôpital de Richard Toll. Les images montrent une gamine dans une souffrance noire, proche d’une perte de connaissance à cause de la blessure. Des incidents intolérables selon les droits-de-l’hommistes, dans un contexte de promesses politiques chargées d’espoirs de rupture. Alioune Tine, Seydi Gassama, Oumou Khaïry Sarr, dénoncent et exigent des enquêtes immédiates et des sanctions exemplaires.

ALIOUNE TINE, FONDATEUR DE AFRIKAJOM CENTER
« Les dérives doivent être sanctionnées et les éléments toxiques écartés des corps de police »

Fidèle à ses convictions, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, monte encore au créneau. L’ancien directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, n’a pas tardé à faire une sortie face aux bavures policières. Alioune Tine ne mâche pas ses mots. Sur sa page Facebook, il écrit : « Les dérives policières doivent être sanctionnées et les éléments toxiques écartés des corps de police. La bavure policière est devenue un phénomène structurel qui doit être traité comme tel, notamment par l’identification des responsabilités individuelles, collectives, institutionnelles et politiques. »
Dans son post, le fondateur d’Afrikajom Center s’étonne du fait qu’« après tant de victimes, tant de promesses et tant de réformes annoncées, la situation ne change toujours pas. »
Alioune Tine, fidèle à son habitude, tranche : « Il faut une politique publique de protection des libertés et des droits humains contre l’impunité policière. » Il indique qu’« une vraie réforme de la police et de la gendarmerie s’impose dans le cadre de la refondation républicaine ».

SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXÉCUTIF D’AMNESTY INTERNATIONAL SÉNÉGAL
« Il faut des enquêtes, des poursuites, des sanctions exemplaires »

Tout comme Alioune Tine, Seydi Gassama, très impliqué dans la lutte pour la défense des droits humains, monte au créneau pour dénoncer avec vigueur les dérives policières ayant entraîné la mort du jeune lycéen Rachid, à Rosso. Dans un tweet, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal a réagi face à la violence policière. « Amnesty Sénégal condamne avec la plus grande fermeté la mort du jeune Rachid, tué à Rosso par un tir à balle réelle lors d’une manifestation contre les violences policières. »

Il indique que l’organisation demande « l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale pour identifier et sanctionner l’auteur du tir ».
Il ajoute : « Amnesty appelle aussi les autorités à rendre publiques les conclusions des enquêtes sur les précédentes bavures policières. »

Déjà, le jeudi 27 juin, après la mort du jeune Ibrahima à Pikine, Seydi Gassama avait déjà montré toute son indignation : « Un jeune de 17 ans mortellement fauché par un véhicule de police lancé à vive allure, alors qu’il participait à une manifestation. »
Il avait alors exigé l’identification de l’auteur du tir.
Mardi 2 juillet, après la mort de l’enfant à Rosso, Gassama a dénoncé encore les pratiques violentes des forces de l’ordre. Il réclame : « Des enquêtes, des poursuites et des sanctions exemplaires. »

OUMOU KHAÏRY SARR, RESPONSABLE PROGRAMME A LA RADDHO
« Tirer toutes les leçons de ces bavures, et changer de culture sécuritaire »

À la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Raddho), la tolérance est aussi zéro. Interpellée, Oumou Khaïry Sarr, responsable de programme, dénonce fermement les violences policières. « Il faut que cela s’arrête. Il faut tirer toutes les leçons de ces bavures policières répétitives, et changer de culture sécuritaire. »
Pour elle, la solution se trouve dans la réforme en profondeur des forces de sécurité. Elle déclare : « Il faut réformer les services de sécurité, en y inculquant le respect des droits humains comme socle d’action. Il faut recruter sur des bases solides, former avec les outils modernes, évaluer et contrôler régulièrement le travail des agents. »
Elle insiste : « La formation continue, l’obligation de rendre compte, et les sanctions sont indispensables pour prévenir les dérives. »

Avec l’obs
 


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