La Division nationale de lutte contre le trafic (Dnlt) vient de frapper un grand coup à Kédougou. Selon les informations relayées par Libération, un vaste réseau de traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle a été démantelé dans cette région frontalière, avec l’arrestation d’une proxénète présumée, Favour Jonathan, de nationalité nigériane.
L’affaire a été déclenchée le 26 juin 2025, lorsqu’une jeune femme de 23 ans, R. Raji, également nigériane, s’est présentée aux autorités grâce à l’intervention de Franciss Adipé, représentant de la communauté nigériane à Kédougou. La victime a raconté avoir fui le village de Sékoto, situé dans le département de Kédougou, où elle était forcée de se prostituer.
Les premières auditions ont été accablantes. R. Raji a désigné Favour Jonathan comme sa “maîtresse”, précisant que celle-ci l’obligeait à remettre la totalité des revenus issus de ses passes, dans l’objectif d’atteindre une prétendue dette de 2 millions de francs CFA.
Face à la gravité des accusations, la Dnlt a immédiatement déployé une mission du Bureau d’interpellation, de surveillance et de filature (Bist), accompagnée de la victime, pour un retour sur les lieux à Sékoto. Résultat : Favour Jonathan a été interpellée et conduite dans les locaux de la Dnlt.
Durant son interrogatoire, elle a reconnu sans détour l’ensemble des faits. Elle a même ajouté que Raji lui avait été « vendue » pour 500.000 Fcfa par un certain “Friday”, membre d’un réseau actif basé à Cotonou, au Bénin, spécialisé dans le recrutement et la vente de jeunes femmes en quête d’émigration.
L’enquête a mis en lumière l’ampleur du réseau, qui s’étend du Nigéria au Bénin, jusqu’au Sénégal, et fonctionne à travers un système bien rôdé : recrutement, fourniture de faux papiers, hébergement, transport par bus et mototaxi.
Au terme de l’enquête, Favour Jonathan a été déférée au parquet de Kédougou pour traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle. Quant à la victime, elle a été confiée au centre d’accueil de l’Ong La Lumière, où elle bénéficie désormais d’un accompagnement psycho-social et administratif.
