Accusée d’avoir tué son mari à coups de pilon puis d’avoir maquillé la scène en cambriolage, F. Faty, 37 ans, mère de trois enfants, sera jugée le 15 juillet 2025 par la Chambre criminelle de Dakar. Les faits remontent à décembre 2021 à Ouest-Foire. L’enquête a révélé des incohérences dans la version du cambriolage, et l’accusée a fini par avouer, invoquant une dispute conjugale et, plus tard, une légitime défense. Malgré ses justifications, le juge a ordonné son renvoi pour meurtre et modification de la scène de crime, estimant que les éléments réunis confirmaient son intention criminelle.
Après plusieurs années d’instruction, le juge du 4e cabinet du tribunal de grande instance hors classe de Dakar a retenu contre elle les charges de meurtre et de modification de la scène de crime, rapporte Seneweb. Le corps sans vie d’O. Guèye, son mari, avait été retrouvé à leur domicile situé à Ouest-Foire. L’autopsie et les premières constatations faisaient état d’un violent traumatisme crânien. Si la piste du cambriolage avait été initialement avancée, elle a rapidement été écartée par les enquêteurs, qui ont relevé plusieurs incohérences : une corde suspendue au balcon, l’absence d’empreintes étrangères, et des signes de nettoyage volontaire.
Entendue par les enquêteurs, F. Faty a fini par avouer. Elle a reconnu avoir frappé mortellement son mari avec un pilon, dissimulé ensuite dans une poubelle, après une dispute conjugale. Elle a également admis avoir tenté de simuler un cambriolage pour détourner les soupçons.
Conflits conjugaux récurrents
L’environnement familial du couple semble avoir été marqué par des tensions. Le frère et la sœur de la victime, C. Guèye et S. Guèye, ont confirmé aux enquêteurs l’existence de conflits fréquents entre les époux. Un voisin a également rapporté avoir entendu des bruits violents dans la nuit du drame.
Devant le juge d’instruction, F. Faty a tenté d’apporter une nouvelle version. Elle a déclaré avoir été, elle-même, frappée par son mari avec le même pilon, ce qui lui aurait fait perdre plusieurs dents. Selon elle, le coup fatal aurait été porté en situation de légitime défense, dans le cadre d’une bagarre.
Un renvoi malgré la tentative de justification
Malgré ces éléments, le juge a estimé que les preuves réunies au cours de l’enquête, notamment les éléments matériels et les témoignages, permettaient de conclure à une intentionnalité de l’acte. Le magistrat instructeur a donc ordonné le renvoi de F. Faty devant la Chambre criminelle.
Placée sous mandat de dépôt depuis janvier 2022, l’accusée devra répondre, le 15 juillet prochain, des circonstances ayant conduit à la mort de son mari, dans ce qui s’annonce comme un procès à fort retentissement.