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Guy Marius nous distrait. Le vrai pillage continue en silence. 22 milliards de budget. Où est passé l’argent du peuple ?

Guy Marius nous distrait. Le vrai pillage continue en silence. 22 milliards de budget. Où est passé l’argent du peuple ?

Aujourd’hui, dans le débat public, certains parlent des privilèges indus, d’autres répliquent, se justifient, se contredisent et s’affrontent sur des mots. Pendant ce temps, les vrais sujets ne sont toujours pas posés.

 

Guy Marius Sagna et ses camarades nous détournent du vrai débat que nous avons posé depuis longtemps. Ils veulent nous piéger dans des futilités, alors que le cœur du problème est ailleurs.

 

L’Assemblée nationale comme l’ensemble de l’appareil d’État a été transformée, depuis des années, en système organisé de prédation des ressources publiques. Ce que nous voulons aujourd’hui, ce n’est pas simplement ajuster la manière de piller. Ce que nous voulons, c’est en finir avec le pillage lui-même.

 

C’est pour cela que nous exigeons des comptes, ligne par ligne. Parce que derrière chaque poste budgétaire flou, il y a une logique systémique de prédation, installée depuis trop longtemps. Et il ne s’agit pas de l’aménager. Il s’agit d’y mettre fin. Radicalement. Définitivement.

 

Le budget de l’Assemblée nationale n’aurait jamais dû passer de 20 milliards à 22 milliards pour un régime qui avait promis de le diviser par deux quand il était encore à 16,8 milliards. Cette seule évolution budgétaire est une trahison. Elle contredit frontalement tous les discours de rupture et toutes les promesses faites au peuple.

 

On nous a promis la transparence, la redevabilité, le respect du peuple. Mais aujourd’hui, en juin 2025, il n’y a toujours aucun rapport public sur les dépenses de l’Assemblée nationale. Pas un seul chiffre. Pas un seul bilan. Pas une seule ligne budgétaire mise à disposition du peuple. Ce silence n’est pas seulement inquiétant. Il est inacceptable.

 

Dès les premiers déplacements du président de l’Assemblée nationale à l’étranger, nous avons interpellé publiquement. Nous avons demandé, calmement et fermement, que soient rendus publics les coûts détaillés de chaque mission : le prix du billet d’avion, les frais d’hébergement, les indemnités journalières, les dépenses logistiques, mais aussi le motif du déplacement et les résultats concrets obtenus pour le Sénégal. Jusqu’à présent, aucune réponse. Aucune publication. Aucune justification.

 

Nous avons également posé la question de la structure et du coût du cabinet du président de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, il est entouré de conseillers spéciaux, de conseillers techniques, de chargés de mission, d’agents administratifs divers. Ce que nous demandons, ce ne sont pas leurs noms. Ce que nous demandons, c’est leur nombre, leur statut, leurs salaires, leurs avantages, leurs véhicules, et surtout la justification de leur présence. Que produisent-ils ? Quelles notes rédigent-ils ? Quels rapports ont-ils remis ? Le peuple ne paie pas pour des postes décoratifs. Il paie pour un service rendu. Et jusqu’à présent, ce service n’est visible nulle part.

 

De la même manière, des moyens sont mis à la disposition des députés pour leur permettre de faire leur travail. Certains disent qu’ils se déplacent, qu’ils font des kilomètres, qu’ils vont vers les populations. C’est très bien. Mais ce que nous demandons, c’est de savoir dans quel cadre ces déplacements sont faits. Est-ce pour aller recueillir les doléances des populations, pour faire un travail parlementaire sérieux, pour formuler des propositions ? Ou est-ce pour entretenir leur base politique, préparer leur prochaine élection, mobiliser leur parti ? Là encore, ce n’est pas un débat idéologique. C’est une question de principe républicain. L’argent public ne peut pas servir à financer des activités politiques privées.

 

C’est pourquoi nous exigeons que chaque déplacement de députés financé par l’Assemblée nationale soit justifié, un objectif précis et un rapport d’activité. Il faut que le peuple sache où ses représentants vont, pourquoi ils y vont, combien cela coûte et ce qu’ils ont fait sur le terrain. La représentation ne peut pas être un mot vide. Elle doit être tracée, mesurée, évaluée.

 

À ceux qui disent : “les anciens régimes faisaient pire”, nous répondons clairement. Oui, les anciens régimes étaient catastrophiques. Ils étaient opaques, arrogants, illégaux. Ils ont ignoré la loi et ils ont refusé de rendre des comptes. Et c’est exactement pour cela que le peuple les a chassés du pouvoir.

 

Alors ne venez pas nous dire que c’est déjà bien de “parler” de transparence. Non. Parler ne suffit pas. La seule vraie différence, c’est de faire. Sinon, vous êtes comme eux. Si vous pensez vraiment qu’ils ont mal agi, alors soyez cohérents jusqu’au bout. Engagez des procédures. Si les anciens présidents de l’Assemblée nationale ont refusé de publier les comptes alors que la loi les y obligeait, cela constitue une faute grave. Ce sont des faits suffisants pour ouvrir des enquêtes. Que ceux qui ont violé la loi soient poursuivis. Qu’ils s’expliquent devant la justice. Et s’ils sont coupables, qu’ils soient sanctionnés. Voilà ce que signifie être conséquent. Voilà ce que signifie respecter le peuple. On ne peut pas dénoncer l’impunité d’un côté et lui serrer la main de l’autre. On ne peut pas dire qu’on rompt avec un système tout en conservant ses complicités.

 

Et au cœur de tout cela, une vérité simple s’impose : la seule preuve sérieuse de transparence, c’est la publication immédiate, complète et détaillée du rapport de la Commission de la Comptabilité et du Contrôle budgétaire. Nous ne voulons pas d’un rapport global ou approximatif. Nous ne voulons pas de chiffres ronds présentés par blocs. Nous exigeons le détail. Franc par franc. Ligne par ligne. Rubrique par rubrique. Avec les dates, les montants, les bénéficiaires, les justificatifs, les objectifs. Rien de moins. Publier un rapport flou et dire que les autres ne l’avaient pas fait ne vaut rien. Ce n’est pas une course contre le passé. C’est une exigence envers le peuple d’aujourd’hui.

 

Et de la même manière, il faut dire clairement que les rapports d’exécution budgétaire publiés du pouvoir exécutif ne suffisent pas non plus. Oui, c’est mieux que rien. Mais ils restent trop macroscopiques. Ils parlent en milliards, en agrégats, en masses globales. On nous dit : tant de milliards pour les investissements, tant pour les ministères, tant pour le fonctionnement. Mais on ne voit jamais les vraies lignes. On ne voit pas combien a été dépensé pour tel contrat, tel marché, tel voyage, tel évènement, tel cabinet, telle mission. Ce que nous voulons, ce n’est pas une image floue de la dépense publique. Ce que nous voulons, c’est une radiographie précise.

 

Ce que nous voulons, ce n’est pas une comptabilité d’apparence. C’est une comptabilité citoyenne. Il est temps que l’État du Sénégal passe d’une culture de l’annonce à une culture de la preuve. Il est temps que chaque ministère, chaque direction, chaque agence rende des comptes avec des chiffres lisibles, vérifiables, ligne par ligne et idéalement en temps réel. 

 

Et ce que nous exigeons pour l’Assemblée nationale aujourd’hui, nous le demanderons pour les autres centres de pouvoir demain. Cette exigence ne s’arrêtera pas ici. Nous exigerons la même chose de la Présidence de la République, de la Primature, de…


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