Plusieurs scenarios sont imaginables, aux yeux des traders pétroliers. S’ils estiment que l’Iran va durcir sa position, frapper les intérêts américains ou ceux de ses alliés, on se dirigerait alors vers un embrasement de la région et une forte augmentation du prix du pétrole est probable. Mais si le régime iranien, acculé, montre des signes de sa volonté de revenir à la table des négociations, alors l’augmentation du prix du baril pourrait être limitée.
Il y a aussi le risque d’un blocage du détroit d’Ormuz, dans le golfe Persique. Mais ça, l’Iran n’y a pas vraiment intérêt, explique Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et chercheur associé au Policy Center for the New South, à Rabat.
« Bloquer le détroit d’Ormuz, rappelle-t-il, c’est empêcher à un peu un cinquième de la consommation pétrolière mondiale de partir du Moyen-Orient pour aller vers les grands marchés mondiaux. Ce serait un acte de guerre qui provoquerait une nouvelle guerre. Et cette guerre entraînerait la chute de la République islamique d’Iran. Je continue à penser que les dirigeants iraniens ne sont ni suicidaires, ni stupides. »
Lors de ses bombardements, Israël a frappé des raffineries et des zones de stockage, mais les champs pétroliers et les terminaux d’exportation n’ont pas été touchés. Les approvisionnements iraniens sur le marché pétrolier mondial ne seraient pas encore menacés.
Les cours du pétrole se sont envolés de 4% en tout début d’échanges asiatiques lundi avant de limiter leur hausse, après les frappes américaines du week-end en Iran et les menaces de représailles de Téhéran qui font redouter de graves perturbations de l’offre d’or noir.
Vers 23H30 GMT, le baril de WTI américain bondissait de 2,53% à 75,71 dollars après avoir grimpé jusqu’à plus de 77 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 2,42% à 78,87 dollars, après avoir bondi à plus de 81 dollars, au plus haut depuis six mois.
