Réunis ce mardi, les opérateurs économiques de la Casamance, regroupés autour du Cadre régional de concertation de la filière anacarde, ont tiré la sonnette d’alarme face à la forte augmentation des droits de douane sur les marchandises. Désormais fixés à 42 000 francs CFA la tonne, contre 5 000 francs auparavant, ces nouveaux tarifs sont jugés « incompréhensibles, injustes et insupportables » par les acteurs du secteur. Ces derniers menacent de suspendre leurs activités commerciales, notamment l’achat d’anacarde auprès des producteurs, dès ce vendredi.
Lors d’un point de presse, les représentants des commerçants ont dénoncé une décision unilatérale aux effets potentiellement dévastateurs pour l’économie régionale. « Nous avons toujours respecté nos obligations fiscales, mais cette augmentation soudaine est inacceptable », a déclaré Demba Diémé, porte-parole du collectif. Selon lui, les marges dans le secteur ne dépassent pas 5 à 15 francs CFA par kilogramme, rendant la nouvelle taxe économiquement insoutenable.
Les opérateurs pointent également du doigt une incohérence dans le fonctionnement de l’administration douanière. « Ce n’est ni nous, ni les civils, qui avons fixé la taxe initiale à 5 000 francs. C’est bien la Douane. Alors pourquoi, une fois à Ziguinchor, nous impose-t-on 42 000 francs sans aucune explication ? », s’interroge M. Diémé. Des véhicules auraient déjà été immobilisés et soumis au paiement immédiat du nouveau tarif, sans préavis.
Malgré plusieurs démarches entreprises auprès des autorités administratives, notamment le gouverneur, le préfet et les services douaniers, aucune solution n’a été trouvée. Les opérateurs annoncent ainsi la suspension de la campagne commerciale à compter de vendredi. Une conférence de presse est prévue le même jour pour faire le point sur les discussions engagées.
« Nous irons écouter les autorités douanières vendredi. Mais une chose est claire : nous ne paierons pas plus de 5 000 francs. Si rien ne change, la campagne sera suspendue, et l’État devra assumer ses responsabilités », ont-ils prévenu.
Dans une région encore fragile, où les efforts de relance économique peinent à porter leurs fruits, cette nouvelle crise pourrait aggraver les difficultés. Tous les regards sont désormais tournés vers les autorités centrales, dont la réaction sera déterminante pour l’avenir de la filière.