Lamine Dahaba, coordinateur départemental du mouvement Tekki à Ziguinchor, a réagi à la récente sortie d’Ameth Diallo, président du mouvement Gox Yu Bees, qui a vivement critiqué le régime Diomaye-Sonko sur certaines arrestations. M. Dahaba exprime un profond désaccord, tant sur le fond que sur la forme des propos tenus, qu’il juge « déséquilibrés » et « dangereux pour la cohésion nationale ».
Dans sa lettre ouverte, il s’efforce de distinguer, avec fermeté et argumentation, la critique républicaine légitime de ce qu’il qualifie de « glorification de l’insubordination ». Réagissant aux propos d’Ameth Diallo sur les récentes arrestations, qualifiées d’« anormales », Dahaba rappelle un principe fondamental de l’État de droit : « Nul ne peut se prévaloir de la liberté pour semer le chaos. »
S’appuyant sur les pensées de Montesquieu, Léopold Sédar Senghor et Charles de Gaulle, il développe une réflexion sur les conditions d’un progrès véritable, fondé sur la discipline, le respect des institutions et la responsabilité morale. « La grandeur d’une nation ne se mesure pas à l’agitation de ses foules, mais à la sagesse de ses choix », écrit-il, fustigeant une tendance croissante à flatter les émotions populaires au détriment des principes républicains.
Précisant qu’il ne s’agit nullement de défendre « aveuglément un pouvoir », Lamine Dahaba appelle néanmoins à un positionnement politique plus responsable. Il exhorte les leaders d’opinion à ne pas encourager des comportements qui pourraient compromettre la paix sociale. « Il n’y a pas de droits sans devoirs, pas de démocratie sans respect des règles », insiste-t-il, soulignant que la protection des minorités ne peut s’exercer qu’à l’intérieur du cadre républicain.
Il déplore par ailleurs l’installation d’une culture de la contestation permanente, qu’il juge délétère pour un pays « de traditions, de foi, de dialogue et de tolérance ». À ses yeux, le changement ne saurait venir « ni dans la rue, ni dans l’invective », mais dans « l’esprit de dépassement ».
La lettre se conclut par un appel à la lucidité, à la rigueur et à la hauteur de vue, adressé autant à Ameth Diallo qu’à l’ensemble des acteurs publics :
« Que chacun mesure la portée de ses paroles et la responsabilité qui en découle. Car dans les moments d’incertitude, les nations avancent non grâce aux plus bruyants, mais grâce à ceux qui savent conjuguer lucidité, rigueur et hauteur de vue. »