Un assaut digne d’un film d’action
Un assaut digne d’un film d’action s’est produit dans la nuit à la Somone, commune côtière de la Petite Côte sénégalaise. Six voleurs lourdement armés ont attaqué une bergerie, blessant grièvement un gardien et ligotant d’autres, avant de disparaître dans la brousse avec le bétail. La riposte de la population locale, appuyée par la gendarmerie, a permis de récupérer les animaux. Cet épisode tragique soulève une vague d’indignation et une revendication forte de la part des acteurs de l’élevage.
Témoignage glaçant du gardien
Demba Diallo, gardien présent sur les lieux, raconte avec émotion : « Ils étaient six, armés jusqu’aux dents. L’un m’a coupé au niveau du coude avec une machette et m’a ordonné de leur indiquer les meilleurs moutons. Quand j’ai tenté de résister, l’un d’eux a même proposé de me tuer, » a-t-il confié au micro de Dakaractu Mbour.
Blessé à la tête, il a réussi à s’échapper et à alerter la gendarmerie ainsi que le propriétaire du bétail, Brahim Sow.
Une population mobilisée, des tirs nourris
La population, en colère, n’a pas attendu les forces de l’ordre pour réagir. Des échanges de tirs ont éclaté dans la brousse de Sindia, où les voleurs s’étaient réfugiés. Les gendarmes, alertés, sont intervenus pour soutenir les civils. Les gardiens ligotés ont été retrouvés, et le bétail a été restitué.
Un propriétaire révolté et désabusé
Brahim Sow, de retour de l’étranger où il a travaillé pour investir dans l’élevage, ne cache pas son désarroi :
« C’est désolant. Je suis revenu investir dans mon pays, mais c’est risqué. Ces voleurs sont prêts à tuer pour voler. Nous demandons un vrai soutien de l’État. »
Ismaila Sow : « Il faut rétablir la peine de mort »
Président du conseil de la maison des éleveurs, Ismaila Sow monte au créneau :
« Ce n’est plus du banditisme, ce sont de vrais criminels. Il faut faciliter le port d’armes pour les éleveurs et envisager le retour de la peine de mort pour dissuader ces actes. »
Au micro de Dakaractu Mbour, il critique également l’initiative de l’État d’immatriculer les animaux :
« C’est un gaspillage. En Europe, ça marche parce qu’il n’y a pas d’abattoirs clandestins. Ici, il faut d’abord discuter avec les acteurs avant d’imposer des mesures inadaptées. »
Les habitants de la Somone, les éleveurs et les acteurs de la filière lancent un appel pressant aux autorités : ils réclament plus de sécurité, des décisions concertées et une réelle volonté de protéger ceux qui misent sur l’élevage pour bâtir leur avenir.