Un an après sa prise de fonction à la tête de La Poste, Maguette Kane brise le silence et révèle l’ampleur du désastre. Dans une interview au journal Le Soleil, le directeur général dresse un constat implacable : l’institution publique est engloutie dans un « profond gouffre financier », résultat d’années de dérives et de mauvaise gestion. Pire encore, selon lui, « la crise s’est considérablement aggravée au cours des trois dernières années ».
À son arrivée, l’inspecteur des postes et des services financiers découvre une entreprise à la dérive, aux « indicateurs financiers et organisationnels alarmants », comme en attestent les documents de passation. Les chiffres avancés donnent le vertige : 4,63 milliards de francs CFA de dettes fiscales et sociales, 2,22 milliards dus à la MECAP, 402,8 millions à l’IPM, sans oublier plus d’un milliard de dettes fournisseurs, dont 300 millions envers les compagnies aériennes internationales.
Le tableau s’assombrit davantage avec le nantissement de plus de 5 milliards d’actions, mis en garantie pour un emprunt bancaire dont les échéances critiques tombent en août 2025. Et ce n’est pas tout : les capitaux propres sont désormais négatifs, contraignant l’État à envisager une recapitalisation de 163 milliards de francs CFA pour sauver le groupe et ses filiales.