Quand ceux chargés de faire respecter la loi se transforment en prédateurs numériques… L’affaire Mouhamed Kane et Ndéné Ndour fait grand bruit, et Libération lève le voile sur un dossier aussi embarrassant qu’inquiétant pour la Police nationale.
L’image de la police en prend un sérieux coup. Deux élèves policiers du Groupe opérationnel de Dakar, Mouhamed Kane (27 ans) et Ndéné Ndour (28 ans), viennent d’être déférés au parquet pour association de malfaiteurs, vol de téléphone portable et retraits frauduleux via Wave et Orange Money. Des actes graves, d’autant plus préoccupants qu’ils ont été commis par ceux qui s’apprêtaient à porter l’uniforme en toute légitimité.
D’après Libération, l’affaire a éclaté à la suite d’une plainte déposée à la Division des investigations criminelles (Dsc) par I. Sow, un gérant de multiservices, victime d’un guet-apens soigneusement orchestré.
Un faux contrôle, un vrai vol
Les faits remontent au 11 mai 2025, aux alentours de 18h, à l’Unité 9 des Parcelles Assainies. I. Sow est accosté par deux hommes se présentant comme des policiers. L’un d’eux lui demande sa carte d’identité. Ne l’ayant pas sur lui, la victime est priée d’aller la chercher chez lui, en laissant son téléphone portable « en garantie », sur injonction des deux faux agents. Pire, ils lui soutirent au passage les codes de ses comptes Wave et Orange Money, sous prétexte de vérification.
Mais dès qu’il revient, I. Sow découvre l’arnaque : les deux “policiers” ont disparu avec son téléphone.
Quelques heures plus tard, 2,9 millions de FCFA sont frauduleusement retirés de ses comptes numériques, à travers différents points de transfert. Grâce à un travail de traçage téléphonique, la DSC parvient à identifier les lignes utilisées pour les retraits et met la main sur Mouhamed Kane, élève agent de police. Dans la foulée, Ndéné Ndour est également arrêté.
Des aveux glaçants et un téléphone bradé
Lors de leur audition, les deux policiers stagiaires passent aux aveux complets. Ils reconnaissent avoir revendu le téléphone volé pour 30 000 FCFA, et surtout, partagé le butin des retraits, qui s’élève à près de 3 millions de francs CFA. Dans un maigre élan de remords, Mouhamed Kane a restitué 1,45 million de FCFA à la victime, assurant que c’était “sa part” du forfait.
De lourdes conséquences disciplinaires en vue
Outre les poursuites judiciaires, les deux élèves policiers s’exposent à de sévères sanctions administratives. Comme le souligne Libération, la hiérarchie policière ne compte pas couvrir ces “brebis galeuses” qui ternissent l’image de l’institution. Ils risquent non seulement la radiation immédiate, mais aussi de longues peines de prison, au vu de la gravité des infractions commises.