Guédiawaye s’est réveillée ce mardi sur un cauchemar à ciel ouvert. Ce qui devait être une journée ordinaire pour deux agentes de la Sonaged a viré à l’horreur absolue. Il est 7 heures. Fatou Guèye et sa collègue, affectées au ramassage des ordures au sein du Lycée Thierno Souleymane Baal, suivent des traces de sang suspectes. Elles pensent d’abord à un abattage clandestin. Mais ce qu’elles découvrent quelques pas plus loin est d’une violence insoutenable : un seau en plastique dégoulinant de sang, et à l’intérieur, le corps d’un nouveau-né, encore enveloppé dans un tissu léger, les pieds dépassant à peine.
Un décor macabre en pleine cour d’école
Tout autour du bac à ordures, des vêtements féminins ensanglantés : un slip, un jupon, plusieurs tissus. L’image est glaçante. L’émotion, instantanée. Les cris des deux agentes alertent les riverains. En quelques minutes, une foule hagarde se forme autour du point de collecte. Les sapeurs-pompiers et la police du commissariat central de Guédiawaye arrivent rapidement. Le corps sans vie du bébé, de sexe masculin, est pris en charge et évacué vers l’hôpital Dalal Jamm pour autopsie.
Un infanticide dans la nuit ?
Les premiers éléments de l’enquête laissent penser à un accouchement clandestin suivi d’un infanticide, commis dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 mai. La présence d’effets personnels féminins maculés de sang, et l’absence du gardien au moment des faits, appuient la thèse d’un accouchement sur place. Le geste, d’une violence indicible, serait l’œuvre d’une jeune femme en situation de détresse extrême.
Une enquête ouverte, un pays sous le choc
Le commissariat central a ouvert une enquête pour identifier l’auteure présumée de cet acte tragique. Les enquêteurs espèrent tirer profit des indices laissés sur place pour remonter jusqu’à elle.