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« Kaay Tabaxalma ou Kaay Tappalalma ? » : Sidate Mbaye initiateur du projet « Kaay Tabaxalma » et faux bâtisseur de rêves, condamné pour escroquerie

« Kaay Tabaxalma ou Kaay Tappalalma ? » : Sidate Mbaye initiateur du  projet « Kaay Tabaxalma » et  faux bâtisseur de rêves, condamné pour escroquerie

À Guédiawaye, le rêve de stabilité d’Aminata Bâ s’est effondré aussi vite que les promesses creuses de Sidate Mbaye. Le Directeur général de « Yama Immobilier » et initiateur du projet « Kaay Tabaxalma » a été condamné, vendredi dernier, par le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye à six mois de prison ferme pour escroquerie. Une décision qui jette une lumière crue sur les pratiques douteuses de cet entrepreneur à la réputation de plus en plus sulfureuse.
 
Revenu d’Italie les mains presque vides, Sidate Mbaye, 49 ans, avait lancé son entreprise de construction en promettant des maisons clés en main pour les Sénégalais aux revenus modestes. Un projet noble en apparence, mais derrière la façade de « Kaay Tabaxalma » – littéralement « Viens construire chez toi » – se cachait un mécanisme bien huilé d’abus de confiance et d’arnaques soigneusement emballées.
 
Une mère de famille prise au piège
 
C’est Aminata Bâ, mère de famille en détresse, qui a porté le coup décisif. Menacée d’expulsion en ce début d’année 2025, elle avait tout misé sur Sidate Mbaye pour achever la construction de sa maison à Keur Massar. Connue de l’entrepreneur depuis 2018, elle s’était engagée pour un contrat de 5 millions de francs CFA, à raison de paiements étalés sur 40 mois. Un premier versement d’un million, puis 75 000 francs supplémentaires pour « l’état des lieux » du terrain… Et ensuite, le vide.
 
Sur place, un décor de chantier quasi fictif : un tas de sable, dix sacs de ciment, quelques briques et du fer tordu. Le maçon engagé abandonne, expliquant que tout ce qui a été fourni ne dépasse pas 190 000 francs CFA. Sidate Mbaye, lui, refuse de revenir sur les lieux, encore moins de terminer le travail.
 
Le juge tranche, d’autres plaintes en cours
 
À la barre, l’accusé tente de jouer la carte de la victimisation. Il affirme avoir investi plus de 588 000 francs dans le projet et considère les travaux comme « très avancés ». Mais une vidéo brandie par Aminata Bâ vient balayer ses arguments : une chambre à peine entamée, des matériaux abandonnés sous le soleil de Keur Massar.
 
Le tribunal, excédé par les justifications bancales de Sidate Mbaye, rappelle qu’il n’en est pas à son premier démêlé avec la justice. Plusieurs dossiers similaires sont déjà ouverts au parquet, dénonçant le même mode opératoire : des avances encaissées, des débuts de chantier fantômes, des clients floués.
 
Le verdict est sans appel : six mois de prison ferme et 885 000 francs CFA à verser à la plaignante au titre des dommages et intérêts.


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