Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a effectué ce vendredi une visite officielle à Ouagadougou, marquée par une audience avec le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Au cœur des échanges : la situation sécuritaire préoccupante au Burkina Faso et la perspective d’un renforcement de la coopération régionale face à la menace jihadiste.
« Je suis venu transmettre un message de soutien absolu au président Ibrahim Traoré, à son gouvernement et au peuple burkinabè dans leur lutte contre ce terrorisme qui leur a été imposé », a déclaré M. Sonko à l’issue de l’audience. Il a ajouté qu’il était également venu « envisager toute possibilité de collaboration et de soutien face à cette épreuve ».
Le Burkina Faso est confronté depuis une décennie à des violences jihadistes persistantes, qui ont fait plus de 26 000 morts selon l’ONG Acled, dont plus de la moitié au cours des trois dernières années. Ces derniers jours, des groupes armés ont même réussi à pénétrer et occuper temporairement les villes stratégiques de Djibo (nord) et Diapaga (est), illustrant la gravité de la situation.
Un appel à une solidarité régionale renforcée
Bien que le Sénégal ne soit pas directement ciblé par les groupes jihadistes, Ousmane Sonko a tenu à rappeler que « penser que cette épreuve subie par le Burkina Faso, le Mali et le Niger restera confinée à leurs frontières est une illusion ». Pour le Premier ministre, « aucun pays de la sous-région ne sera épargné par cette gangrène, si elle continue de s’étendre à travers l’Afrique de l’Ouest ».
Il a ainsi réaffirmé l’engagement du Sénégal à renforcer la coopération régionale en matière de sécurité : « Le Sénégal, au-delà de la manifestation de la solidarité, n’exclura aucune forme de collaboration pour soutenir nos frères dans cette épreuve. »
Cette déclaration marque une inflexion diplomatique notable, alors que le Sénégal, sous la conduite du gouvernement issu du parti souverainiste Pastef, entend redéfinir ses alliances et ses engagements stratégiques dans la région.