L’Inde a mené « 24 frappes » sur « six endroits » au Pakistan dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai, a annoncé le porte-parole de l’armée pakistanaise, selon qui huit civils ont été tués dans les bombardements. New Delhi affirme de son côté avoir frappé « des infrastructures terroristes » et a baptisé son offensive « Opération Sindoor ». Le Pakistan a répliqué avec des tirs d’artillerie sur le territoire indien qui ont fait trois morts, selon l’armée indienne.
L’Inde a mené des frappes aériennes dans plusieurs régions du Pakistan, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai. Selon l’armée pakistanaise, six lieux ont été visés, notamment au Cachemire pakistanais et au Pendjab. New Delhi confirme avoir visé, avec des frappes de missiles, « des infrastructures terroristes » situées sur le territoire pakistanais.
L’offensive indienne est une réponse à une attaque terroriste menée le 22 avril au Cachemire indien ; au moins 26 personnes, des touristes pour la plupart, avaient perdu la vie.
Les bombardements mutuels entre l’Inde et le Pakistan ont fait au moins des dizaines de morts côté pakistanais et huit autres côté indien. Ce sont les violences les plus importantes entre les deux puissances nucléaires en deux décennies.
Différents porte-paroles ont affirmé avoir des preuves que les auteurs des attentats au Cachemire étaient liés à un réseau terroriste basé au Pakistan, rapporte notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin. New Delhi a reproché à Islamabad son absence de coopération dans la lutte contre les groupes insurgés transfrontaliers. Et a donc justifié ses frappes sur neufs camps d’entraînement terroristes au Pakistan. Le Pakistan nie en bloc les accusations de New Delhi et promet une réponse à ce qu’il considère comme une déclaration de guerre.
Alors que la diplomatie est dans l’impasse, c’est à la frontière contestée entre les deux pays, dans la région du Cachemire, que la pression monte ce matin. Selon l’Inde, le Pakistan y déchaîne son artillerie, qui a déjà fait plusieurs victimes. L’Inde a reconnu avoir perdu trois avions durant la nuit. Le bilan est d’ores et déjà jamais vu au XXIe siècle entre les deux puissances.
Moscou a appelé l’Inde et le Pakistan à faire preuve de « retenue » après les bombardements mutuels entre les deux puissances nucléaires voisines. Le ministère russe des Affaires étrangères s’est dit « profondément préoccupé par l’escalade de la confrontation militaire », a exhorté « les parties à faire preuve de retenue pour éviter une détérioration supplémentaire » de la situation et a déclaré espérer que les tensions puissent « se résoudre par des moyens pacifiques et diplomatiques. »
Le gouvernement britannique s’est quant à lui dit « prêt » à intervenir pour une « désescalade » entre l’Inde et le Pakistan. « Tout ce que nous pouvons faire en termes de dialogue, de désescalade, nous sommes prêts et en mesure de le faire », a déclaré le ministre du Commerce britannique Jonathan Reynolds sur la BBC.
Pékin de son côté a déclaré qu’elle était prête à jouer un « rôle constructif » dans l’apaisement des tensions entre le Pakistan et l’Inde, en réponse à une escalade majeure des deux pays dotés de l’arme nucléaire et frontaliers de la Chine. « Nous sommes prêts à collaborer avec la communauté internationale et à continuer à jouer un rôle constructif dans l’apaisement des tensions actuelles », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.